Carrière

Portraits d’expatriés

Alors que les lauréats de l’édition 2018 des Trophées des Français de l’étranger seront révélés ce 13 mars, portraits de deux lauréats de l’édition 2017.

 

Ingrid Jean-Baptiste, lauréate prix du public

Son parcours : En 2008, Ingrid Jean-Baptiste déménage à Los Angeles en tant que journaliste. Dans la ville du cinéma, elle rencontre beaucoup de personnes issues de ce milieu professionnel. Certains lui suggèrent même d’en faire. C’est un secteur qu’elle connaît bien, elle qui a déjà pris des cours de théâtre au cours Florent et au conservatoire quelques années auparavant. Les deux années suivantes, elle fait beaucoup d’allées et venues entre Paris et Los Angeles, pour finalement s’installer à New-York et démarrer l’Actors Studio, une école d’art dramatique très réputée outre-Atlantique, en avril 2010. Après deux ans de cours, c’est un grave accident de voiture qui la stoppe net dans ses activités, “un tournant dans ma vie”. Une colonne vertébrale fracturée et 7 côtes cassées l’empêchent de se rendre à des auditions. La convalescence dure une année, au bout de laquelle elle finit par créer une agence de production pour promouvoir des réalisateurs émergents du monde entier, avec des films positifs. En 2013, a lieu la première édition du Chelsea Film Festival* avec 17 films de 13 pays différents. En octobre 2017, la dernière édition a rassemblé 90 films de 26 pays différents.

Son expérience professionnelle : “Ici, tout va plus vite. On vous fait plus confiance assez rapidement si votre projet est solide. Ce n’est ni une question d’âge ni de formation ou de carrière. Si on voit que vous avez la possibilité de mener à bien votre projet, on va vous tendre la main. Par contre, si ce n’est pas le cas, les Américains ne prennent pas beaucoup de risques. S’ils investissent financièrement ou en terme de temps, c’est qu’ils savent qu’il y a du potentiel. Il y a aussi une grande ouverture d’esprit qu’on retrouve ailleurs dans plusieurs pays d’Asie ou en Afrique.”

Les Trophées des Français de l’étranger : “C’était une belle reconnaissance de mon travail et des gens qui m’ont soutenue. Depuis, j’ai eu beaucoup d’articles et j’ai été invitée à de nombreux événements. Concrètement, recevoir ce prix a aidé à la promotion de ce que je fais en tant qu’actrice et productrice de films.”

Ses conseils sur l’expatriation : “Je n’ai pas eu de mauvaises expériences mais une expatriation n’est pas simple. Si je n’avais qu’un seul conseil à donner, ce serait d’aller sur place avant de s’installer définitivement pour voir si on peut s’adapter au pays et à sa culture. Il faut y passer du temps pour bien mûrir son choix.”
* Chelsea Film Festival

 

Découvrez l’interview d’Hervé Heyraud, fondateur du petitjournal.com

 

Adrien Bouillot, lauréat éducation

Son parcours : Alors qu’Adrien Bouillot travaille dans l’analyse de données et le management du changement, il passe son diplôme de Sciences Po en 2015 et part vivre au Ghana pour assouvir son envie de changement et de challenge. Le jeune diplômé veut travailler dans le milieu de l’éducation et le pays compte un marché développé, avec le meilleur taux d’alphabétisation d’Afrique. Il développe alors Chalkboard Education, une application de e-learning.

Son expérience professionnelle : “Ici, il faut micro-manager tout le monde. C’est dans la culture de vérifier si les rendez-vous ont bien été effectués par les commerciaux, checker les horaires, les notes de frais… Et ce, même pour des postes autonomes.”

Les Trophées des Français de l’étranger : “L’Ambassade de France m’a fait suivre le lien pour candidater. Je ne m’y attendais pas du tout, j’étais content ! Cela n’a rien changé dans le business par contre ça m’a installé dans la communauté française et permis de créer des liens avec des institutions sur place, comme l’Ambassade ou la CCI. Emmanuel Macron a d’ailleurs visité les locaux de mon entreprise quand il est venu au Ghana en novembre dernier. Je pense que c’est indirectement lié.”

Son conseil : “Pour un entrepreneur, il faut avoir de la trésorerie. Ici, beaucoup de choses coûtent cher, il y a de nombreux frais qu’on ne peut pas forcément prévoir. C’est mieux d’avoir de l’argent de côté. Par exemple, l’électricité est très chère, et il arrive fréquemment de se retrouver avec des factures exorbitantes. Sinon, trop d’expatriés viennent au Ghana avec une image faussée, comme s’ils connaissaient déjà la culture parce que c’est un pays africain. Certains prennent la loi à la légère. Pourtant, il faut payer ses impôts normalement.”

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