Comment intégrer plus facilement les jeunes diplômés dans les organisations ? En agissant dès la formation. Anne Zuccarelli, directrice de l’expérience étudiante à l’Edhec, nous explique ce que son école a mis en place pour former les étudiants aux “nouveaux codes” de l’entreprise.
Qu’est-ce que “l’expérience étudiante” ?
La direction “expérience étudiante” a été mise en place il y a deux ans, à la suite d’un constat : l’éducation est aujourd’hui en plein mouvement, et l’expérience étudiante est un point de différenciation pour une école, tout comme l’expérience employée l’est pour une entreprise. Dans notre école, ce terme englobe ainsi l’ensemble du parcours de l’étudiant, de son entrée à l’école jusqu’à sa sortie, au moment où il trouve un emploi. L’idée est pour nous de lui apporter un parcours unique, au service de son développement personnel et professionnel.
L’expérience étudiante à l’Edhec est articulée autour de 4 piliers qui peuvent sembler classiques dans une école, mais qui sont déclinés d’une façon originale : les études académiques, l’international, la vie sociale et associative, et la connexion avec le monde de l’entreprise. Tout cela se situe dans un environnement d’apprentissage qui doit être connecté et rester bienveillant.
Pourquoi intégrer davantage les étudiants dans le monde de l’entreprise, dès la formation ?
Les jeunes étudiants n’ont pas de problèmes pour trouver un emploi, mais l’entreprise change beaucoup aujourd’hui, avec de nouveaux modes de travail (gestion par projets, flex office, coworking…) qu’ils découvrent à travers leurs stages, mais auxquels ils ne sont pas assez préparés. À nous de le faire. Le parcours de l’étudiant doit ainsi le préparer à développer son employabilité, et à réussir son intégration dans le monde du travail. Pour cela, il est primordial qu’il soit formé aux codes et aux modes de travail de l’entreprise, qu’il les comprenne, afin de pouvoir ensuite acquérir des “soft skills” lui permettant de s’intégrer et de faire preuve d’un réel engagement dans sa future organisation.
Comment intégrer les “codes” de l’entreprise dès la formation ?
Les entreprises sont en attente de recrues agiles, autonomes et sachant travailler en mode projet : c’est pourquoi il faut développer ces compétences chez les étudiants et leur permettre de s’imprégner de ces codes, au-delà de la vie étudiante (sociale et associative).
Un jeune doit retrouver dans son école un “état d’esprit” proche de celui de sa future entreprise. Par exemple, sur nos campus, nous développons un mode d’enseignement omnicanal : un étudiant va apprendre en classe, à distance, en stage, mais aussi en “mode projet” (avec d’autres camarades). Car le stage n’est pas suffisant pour l’acculturer au monde de l’entreprise : il faut prolonger ce qu’ils y découvrent une fois dans le campus.
À l’école, ils travaillent notamment en “mode projet” lors d’événements réguliers “d’open innovation” durant lesquels des dizaines de managers viennent leur proposer de plancher très concrètement sur de réelles problématiques auxquelles ils sont confrontés. Dans ce dernier cas, les étudiants co-construisent avec les organisations. Les jeunes ont envie de contribuer, et ils se lancent avec un grand enthousiasme dans ces projets réels, qui les immergent complètement dans l’ambiance et l’état d’esprit de l’entreprise.
L’environnement dans lequel les étudiants travaillent est aussi primordial : au campus, mais aussi à distance, ils disposent d’espaces d’échanges (par exemple, dédiés à l’entrepreneuriat) qui sont connectés. Ils peuvent aussi suivre leurs cours et réaliser leurs productions entièrement en ligne, ce qui les prépare notamment au télétravail.
En matière de diversité et d’inclusion, enfin, nous essayons aussi de préparer les étudiants à ces sujets d’actualité en entreprise, en leur proposant des parcours à l’international, mais aussi, à l’école, lors de projets collaboratifs avec des étudiants étrangers, ou au sein d’associations étudiantes. Nous avions déjà depuis 10 ans un programme dédié aux soft skills des managers, mais nous développons aussi désormais un autre programme consacré aux compétences acquises dans le monde associatif.