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Quand les voitures vertes jouent les sportives

Si le commun des mortels associe la voiture hybride et électrique à la vertu écologique et à l’économie d’énergie, les constructeurs exploitent surtout ses talents sportifs. Derrière cette contradiction, une réalité : des batteries toujours très chères.

Si l’on fait la revue des modèles électriques et hybrides présentés au Salon de Francfort, nombre d’entre eux se distinguent par des motorisations dépassant les 200 ch. Si l’on excepte le cas des nouvelles Toyota Prius et Rav4 HSD, les nouveautés à motorisations alternatives font valoir leurs capacités sportives tout en annonçant des consommations particulièrement basses. Et toutes sont des modèles haut de gamme, facturés au minimum 35 000 euros.
Cette apparente contradiction entre écologie et sportivité résulte de plusieurs réalités qui pèsent sur le développement de ces modèles. La première d’entre elle est le coût de fabrication : équipés de deux motorisations, l’une thermique, l’autre électrique, les hybrides sont fatalement plus chers à fabriquer, particulièrement quand ils sont rechargeables. Il en va de même pour les voitures électriques : pour leur donner une autonomie supérieure à 180 km, il convient de les doter de batteries à forte capacité, particulièrement pesantes et onéreuses. Pour justifier leurs tarifs de vente élevés auprès du consommateur, les vertus écologiques ne suffisent pas. C’est pourquoi les spécialistes du luxe sont les plus enclins à commercialiser ce type de technologie.

 

Les spécialistes du luxe aux avant-postes

Parmi tous les constructeurs, c’est sans doute BMW qui présente le plus grand nombre de nouveautés hybrides au Salon de Francfort avec pas moins de quatre modèles rechargeables. Et tous figurent au sommet de leurs gammes respectives. La 225 xe revendique 225 ch, une puissance très élevée pour un monospace compact, tandis que la 330e développe 252 ch et le X5 40e 313 ch. Quant à la nouvelle Série 7 hybride rechargeable, elle dépasse les 320 ch… Toutes annoncent des consommations inférieures à 3 litres aux 100 km. Des chiffres parfaitement illusoires : ils résultent du mode de calcul du cycle européen de consommation qui favorise généreusement ce type de motorisation.
Encore s’agit-il là de modèles raisonnables par rapport à la fameuse Tesla Model S électrique devenue la coqueluche d’Holly­wood… et des taxis parisiens. Dans sa version P85, elle développe 700 ch ! Un délire de puissance inexploitable sur route, mais qui démontre par l’absurde que la voiture électrique peut également être synonyme de performance. Là encore, un argument marketing imparable pour justifier un prix de vente de 109 700 euros.
Cependant, peu à peu, avec le progrès réalisé par les batteries, les motorisations alternatives se démocratisent. Les constructeurs s’y intéressent de plus en plus et certains y voient même la poule aux œufs d’or. Ainsi, Borgward un groupe allemand à fonds chinois créé ex nihilo, présente à Francfort un tout nouveau SUV hybride rechargeable. Objectif : commercialiser 800 000 unités en Chine d’ici 2020 !

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