Entreprise

Quelles sont les priorités des RH pour 2023 ?

Face aux défis de recrutement, de rétention et d’évolution des collaborateurs dans l’entreprise, la fonction ressources humaines est en première ligne. Selon le baromètre Les RH au quotidien, réalisé par les éditions Tissot et PayFit, les professionnels des RH doivent répondre à toujours plus de sollicitations, malgré un manque de temps et de ressources.

Si le chiffre est en baisse par rapport à 2022 (-6 points), les RH placent à nouveau, à 69 %, le recrutement en tête de leurs priorités en 2023. Et la difficulté à recruter des talents est anticipé comme le principal sujet, devant la fidélisation des salariés en place et les revalorisations salariales. La 7e édition du baromètre RH annuel des éditions Tissot et de PayFit, Les RH au quotidien, révèle une sur-sollicitation des RH, dans ce contexte de tension pour les entreprises. En effet, 79 % déclarent être davantage sollicités qu’auparavant par les salariés, 71 % par les managers et 70 % par la direction. De fait, 97 % des professionnels interrogés estiment que le niveau de sollicitations en 2023 sera équivalent ou même supérieur à celui de 2022. Une situation qui pèse sur la fonction et sur le quotidien. « Je pensais à partir de 2021 que le moral des RH allait s’améliorer petit à petit, que 2020 aurait été la pire des situation pour eux, concède Caroline Acs, directrice générale des éditions Tissot, le constat du baromètre montre le contraire. Le contexte amène son lot de difficultés et les RH sont au cœur des enjeux de recrutement, fidélisation, salaires, vie au travail… »

À lire aussi : Les grandes tendances RH pour 2023

Une fonction sous tension

De fait, la fonction RH affiche un moral en berne : 80 % se déclarent proches de l’épuisement, 73 % se sentent frustrés et 69 % sont isolés dans leur travail. Aussi, 66 % estiment que le métier se complexifie, et 62 % pointent le manque de temps et de ressources pour mener à bien leurs missions. En effet, les professionnels interrogés souhaiteraient avoir plus de temps pour travailler sur des priorités de leur fonction, à savoir la qualité de vie au travail, la rémunération et la formation/gestion des carrières et des compétences. La réalité est toute autre : 56 % déclarent passer au moins la moitié de leur temps à réaliser des tâches administratives. « La plus grande utilisation des outils numériques leur permettent justement de gagner du temps, explique Amaury Lelong, DG France de PayFit, qui développe un logiciel de paie et de RH, face à l’ampleur des défis, le digital est une partie de la solution« . Selon le baromètre, 82 % des RH utilisent ainsi des outils numériques, en priorité pour la paie, la gestion des absences, le stockage des informations des salariés, la génération de documents et le recrutement. « Il faut gagner du temps sur les tâches à faible valeur ajoutée, confirme Caroline Acs, les RH s’emparent des nouveaux outils pour gagner du temps et s’en libérer pour mieux répondre aux aspirations des salariés. Ils aspirent à gérer des sujets de fond, de la QVT, mais dans la réalité du quotidien ils sont happés par les urgences. Et 60 % ne se sentent pas soutenus par la direction« .

À lire aussi : Laurent Geoffroy, DRH de KPMG: « Nous cherchons à exceller autrement »

Un métier passion encore peu reconnu

Malgré les difficultés, les professionnels des RH affichent leur attachement à leur fonction : 74 % ont choisi ce métier pour sa dimension humaine et sociale, 97 % se sentent utiles, 85 % sont motivés et 92 % se disent épanouis. « 70 % se projettent encore dans ce métier dans 10 ans, complète Amaury Lelong, cela prouve que l’on a affaire à une fonction très résiliente. Les personnes rentrent dans ce métier parce qu’elles y croient et souhaitent s’engager pour l’humain« . Toutefois, le baromètre fait état d’un manque de reconnaissance et de considération de la fonction par les salariés et le management. « On dit souvent que la première ressource d’une entreprise est l’humain, mais on constate qu’une des fonctions qui souffre le plus aujourd’hui, c’est la fonction RH, c’est un paradoxe qui n’est pas encore résolu« , affirme le DG France de PayFit. Un constat partagé par la dirigeante des éditions Tissot : « Je ne pense pas que les employeurs français puissent dire qu’ils n’ont pas conscience du manque de reconnaissance des RH, qui attendent surtout d’être suffisamment outillés et valorisés« . Pour confirmer cette volonté d’agir à condition de disposer des budgets et du temps nécessaire, la fidélisation des salariés en place (+11 %) et la gestion des carrières et des compétences (+18 %) sont les deux préoccupations à avoir le plus évolué dans les priorités des RH pour 2023.

 

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)