Dans son étude annuelle sur les tendances en matière de talents, le cabinet de conseil américain Mercer identifie les 5 enjeux RH clés du moment pour les entreprises françaises, après 2 ans de crise.
Pour évaluer les dynamiques de recrutement et de management, Mercer a publié, le jeudi 5 mai 2022, la 7e édition de son étude Global Talent Trends*. L’objectif : mettre en avant les grandes tendances du moment, en matière de RH et de recrutement de talents, pour permettre aux entreprises de tendre vers une organisation en cohérence avec les mutations du marché du travail. Et ce sont 5 grandes priorités en matière de ressources humaines que toute entreprise devrait investir.
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L’authenticité
Pour ce premier pilier, il s’agit d’adopter de nouveaux modes de travail, plus flexibles et responsables. Et pour cause, après la sécurité de l’emploi, l’image et la réputation de l’entreprise s’imposent aujourd’hui comme le 2e critère que retiennent les candidats (un impératif qui n’était cité qu’à la 9e position avant la crise de la Covid). Les salariés souhaitent désormais rejoindre des projets engagés : 96 % d’entre eux attendent de leur employeur qu’il mène un programme de développement durable qui concilie résultats financiers et questions sociales (diversité, équité et impact environnemental). Pour autant, seuls 55 % des salariés affirment que leur entreprise répond à leurs attentes. Tout un défi pour les RH.
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Le contrat employeur-collaborateur
Travailler avec son employeur plus que travailler pour lui : une dynamique de plus en plus importante dans l’esprit des salariés. Ce rééquilibrage du rapport employeur-collaborateur passe par des relations plus transparentes et valorisantes et une culture de la collaboration, en opposition à une simple subordination. Un exemple : 68 % des collaborateurs ne rejoindraient une entreprise que s’ils peuvent travailler pour partie en distanciel ou en organisation hybride. Si 88 % des responsables RH se disent inquiets de l’impact du travail à distance sur la culture d’entreprise, 92 % pensent qu’il faut investir davantage pour instaurer une culture de confiance.
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Le bien-être des collaborateurs
Dans le prolongement de l’idée de collaboration, l’entreprise doit se soucier du bien-être de ses équipes. Et l’assurer, après 2 années dures pour toutes et tous (96 % des salariés se sentent exposés à un risque de burn-out, contre 63 % en 2020). Ainsi, 24 % des entreprises déclarent mettre en place des stratégies de bien-être mental ou émotionnel et 22 % affirment que cet investissement a produit un retour mesurable. Si la démarche est donc très perfectible, les dirigeants perçoivent le bien-être des salariés comme l’initiative qui devrait offrir le meilleur retour sur investissement dans les 2 prochaines années, derrière la requalification.
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L’employabilité
La requalification, justement, s’impose comme un enjeu prégnant. D’une part en termes de montée en compétences des équipes (92 % des salariés déclarent avoir récemment acquis une nouvelle compétence). Et d’autre part s’agissant de la crainte de voir des talents requalifiés quitter le navire. Il est important de booster les savoir-faire de ses collaborateurs pour favoriser leur employabilité et leur capacité à répondre aux besoins futurs du marché du travail, tout en cultivant leur fidélité à l’entreprise. De fait, 92 % des entreprises investissent dans l’évaluation des compétences par l’intelligence artificielle et 75 % des collaborateurs savent quelles compétences leur seront nécessaires demain.
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L’énergie collective
Enfin, l’étude de Mercer met en avant l’importance de l’esprit collectif, souvent mis à mal par la pandémie et le télétravail. En 2019, 74 % des salariés se déclaraient motivés et épanouis. Cette donnée est tombée à 66 % cette année. Et 63 % des dirigeants estiment que l’automatisation des processus RH a participé à la perte de contact entre collaborateurs. Dans ce contexte, 96 % des organisations prévoient une transformation en 2022. Pourtant, un tiers des responsables RH déclarent que la redéfinition du travail pour améliorer l’agilité était une priorité de 2021 qu’ils ont eu du mal à implémenter.
*Méthodologie : étude réalisée auprès de 11 000 participants (dirigeants, responsables RH et salariés), dont 662 en France, issus de 16 pays différents