L’objectif est une maison dont le plancher et le plafond se confondent le plus souvent. À l’intérieur, on y manque d’espace, de hauteur, de perspectives, et pour tout dire, d’ambitions. Son locataire, méritant, est passé, après des années de luttes et d’efforts, du sous-sol au plancher et cette performance, en tant que telle, mérite d’être soulignée et valorisée à juste titre. Accompagné de son lot de stress, de fatigue et d’implication, ce résultat est le plus souvent célébré par le propriétaire qui remercie chaleureusement l’occupant pour cette réussite. Par Claude Lajugée et Pascal Pineau, associés-fondateurs de Métisse.
Une question fondamentale se pose alors : comment faire plus ?
Car le locataire s’est installé, s’est “aménagé” son petit quotidien, et n’a aujourd’hui nulle envie de déménager. Dans cette zone de confort réduite, mais sécurisée, cet espace est devenu la norme, la référence, une normalité dont tout le monde se satisfait. Nous avons déjà eu l’occasion, lors d’un précédent article, de détailler ces processus limitant à travers le concept de L’Echécologie, consistant à la mise en place de stratégies permettant de “réussir à échouer, et échouer à réussir”.Ces mécanismes de conditionnements et d’habitudes ont un coût, humain, matériel et financier disproportionné et que la comptabilité officielle ne chiffre pas…
Comment, alors, les remettre en cause ?
Il existe de nombreuses clés, dont l’une des plus efficaces consiste à passer des objectifs “plancher” aux objectifs “plafond”. Ces deux formes d’objectifs sont en totale opposition. Blanc et noir, Yin et Yang, chien et chat en quelque sorte. Si l’un est cadre, l’autre est souplesse, si l’un est règles, l’autre est créativité, et si l’un est contrôle, l’autre est autonomie…
Si l’un dit hiérarchie, l’autre dit responsabilisation. L’un est autorité, et l’autre dialogue. Si l’un se veut rationnel, l’autre se revendique irrationnel, et si l’un se déclare factuel, l’autre s’affirme émotionnel… Pour passer du plancher au plafond, inutile de motiver. Peine perdue, dépenses inutiles, et retour sur investissement minime. C’est une transformation progressive, qui passe par la mise en place d’un environnement spécifique, sorte d’écosystème favorisant la responsabilisation, l’autonomie et l’auto-motivation.
Il s’agit alors de dépasser les limites traditionnelles du management pour stimuler chaque composante de la structure par une vision commune, symbole de l’objectif plafond, et quitter progressivement l’objectif plancher, symbole de sécurité.Idéalement fixés par ceux qui doivent les réaliser, la mise en place d’objectif plafond est un véritable effet levier pour les entreprises qui souhaitent non plus prévoir l’avenir, mais plutôt le permettre.