Management

Recrutement des cadres : “Le redémarrage se confirme” (Apec)

L’Apec vient de publier trois études qui confirment, pour le troisième trimestre 2021, le redémarrage des embauches de cadres et des intentions de mobilité. “Mais cela devrait cristalliser les difficultés de recrutements déjà à l’œuvre, sur un marché de l’emploi cadre de nouveau en tension”, prévient l’association.

“Après une année 2020 marquée par un recul des embauches et une mobilité professionnelle ralentie, l’horizon semble se dégager avec une confiance retrouvée des entreprises”, constate l’Apec dans sa dernière analyse des tendances de recrutements de cadres, publié ce 20 juillet 2021.

L’association croise pour cela trois études, publiées le même jour : le “panorama 2021 des mobilités cadres”, les “pratiques de recrutement des cadres 2021”, et le “Baromètre des intentions de recrutements et de mobilité au troisième trimestre 2021”.

Selon l’Apec, ces trois études “confirment” le “redémarrage des embauches de cadres et des intentions de mobilité”. Tout en précisant que cela devrait “cristalliser les difficultés de recrutements déjà à l’œuvre, sur un marché de l’emploi cadre de nouveau en tension.”

 

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Une hausse des intentions de recrutement

Si le “redémarrage” se confirme, c’est parce que les recrutements sont en hausse, de même que le niveau d’offres d’emploi. 14 % d’entreprises ont embauché au moins un cadre au deuxième trimestre 2021, soit 2 points de plus qu’au trimestre précédent. “Cette hausse est notamment portée par les “services à forte valeur ajoutée, qui représentent 57 % des recrutements prévus en 2021”, précise l’organisme dans son dernier Baromètre. Cette “reprise” se traduit aussi par un volume d’offres qui “retrouve un niveau proche de celui d’avant crise”.

Avec “le retour de la confiance”,  les entreprises “se disent désormais majoritairement capables d’anticiper leur niveau d’activité pour le prochain trimestre, et les intentions de recrutement de cadres pour retrouvent petit à petit des couleurs”, peut-on lire dans le baromètre. Selon cette étude, 54 % des entreprises (contre 46 % en mai 2021), toutes tailles et secteurs confondus, se disent désormais “capables d’anticiper leur activité”. Et “une très grande majorité affiche une confiance dans l’évolution de leur carnet de commandes (78 % vs 65 %)”.

Portées par ce regain d’optimisme, 12 % des entreprises (contre 10 % en novembre 2020) prévoient de recruter au moins 1 cadre d’ici septembre 2021. “Dans le peloton de tête, on retrouve les services à valeur ajoutée (21 %), mais également les entreprises de la construction (12 %)”, observe l’Apec.

 

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Un “rebond” de la mobilité externe “porté par les jeunes cadres”

Dans son “Panorama de la mobilité des cadres”, l’association indique que celle-ci a baissé en 2020 : seuls 6 % des cadres ont changé d’entreprise l’année dernière, “soit le taux le plus bas depuis 2015.”  Cette baisse “traduit la frilosité des cadres en période de crise et la diminution objective du nombre d’opportunités”, ajoute-t-elle. Ainsi, les offres d’emploi diffusées sur le site Apec.fr ont baissé de 29 % en 2020, par rapport à 2019. Les changements de poste en interne ont également baissé de 5 %, soit – 3 points par rapport à l’année précédente.

“Le recul de la mobilité a été porté par les jeunes cadres”, précise l’étude. Ainsi, la mobilité externe a chuté de moitié en un an chez les moins de 35 ans (9 % vs. 18 %), alors qu’elle est “restée stable pour les autres catégories d’âge.“Parmi les cadres ayant changé d’entreprise, la part des départs contraints (rupture de période d’essai, licenciement) a augmenté de 12 points, “au détriment des mobilités choisies, mais ceux-ci n’ont pas augmenté en volume”, note l’Apec.

Mais un “rebond” de la mobilité externe est “attendu en 2021”. Et il sera “porté par les jeunes cadres”, prédit l’organisme. 20 % de cadres de moins de 35 ans envisagaient en juin 2021 une mobilité externe “dans les trois mois” (+4 points par rapport à septembre 2020). Signe que “les perspectives de changement ont retrouvé leur attrait”, observe l’Apec. En revanche, a contrario, les cadres de 55 ans et plus demeurent “peu nombreux” à envisager de changer d’entreprise à court terme.

Selon le “Panorama de la mobilité” de l’Apec, 69 % des cadres de moins de 35 ans estiment que changer d’entreprise “représente plus une opportunité qu’un risque” ; un chiffre en augmentation de 17 points par rapport à fin 2020. “Si la situation économique et sanitaire continue à s’améliorer dans les prochains mois, la mobilité externe des cadres, portée par les plus jeunes d’entre eux, pourrait donc connaître un rebond en 2021”, annonce l’association. Reste à savoir si la quatrième vague de Covid-19, qui débute à peine en cette fin juillet, jouera ou non le trouble-fête.

 

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Vers un “retour des tensions” en 2022 ?

L’Apec note par ailleurs dans son analyse en diagonale, que les difficultés de recrutements propres aux métiers exercés par les cadres “perdurent et se cristallisent avec la reprise”. Avec 247 000 recrutements de cadres attendus en 2021, “le redémarrage n’est pas sans conséquence sur les difficultés de recrutement : même si celles-ci s’étaient atténuées en 2020 du fait de la crise, les tensions structurelles, elles, n’ont jamais disparu”, observe ainsi l’association.

“Le faible nombre de candidatures reçues demeure le principal écueil auquel sont confrontées les entreprises, et comme avant la crise, les tensions concernent principalement les métiers de l’informatique et des études-R&D. A la faveur de la reprise, ces difficultés devraient s’accentuer d’ici la fin de l’année”, analyse l’Apec. En outre, pour le troisième trimestre 2021, ce sont 76 % des entreprises qui envisagent de recruter un cadre, qui “pensent avoir du mal à trouver les compétences” qu’elles recherchent.

Enfin, l’Apec constate que “les critères d’embauches n’évoluent pas, malgré les tensions prégnantes”. Ainsi, 45 % des entreprises continuent de favoriser les compétences techniques aux softs kills. “Malgré des difficultés de recrutements multidimensionnelles, il semble donc que les organisations n’ont pas encore consenti à procéder à certains ajustements sur certains critères, comme l’expérience, voire à se tourner vers des profils qui pourraient faire la différence grâce à leurs compétences comportementales”, déplore l’association.

 

 

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