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Responsabilité numérique : des enjeux prégnants pour les entreprises

Souvent critiquées, quelles que soient les actions mises en place, les entreprises sont au cœur des enjeux de la responsabilité environnementale du numérique. Elles se retrouvent dans l’obligation d’opérer une transformation afin de prendre en considération les demandes de leur client ou celles des salariés. Dans son cahier de veille, la fondation de l’Institut Mines-Télécom (IMT) fait le point sur ces problématiques.

L’enjeu de s’adapter aux nouvelles contraintes environnementales et d’opérer un véritable changement est plus que jamais d’actualité pour les entreprises. Le manque d’outils pour évaluer leur empreinte environnementale ou encore la pression de la société rend l’exercice d’autant plus complexe.

“Les entreprises doivent à présent être en mesure d’intégrer, à leur bilan environnemental, les impacts indirects de leurs services et produits. Il leur faut ainsi prendre en compte l’alimentation des infrastructures utilisées pour le stockage des données et le calcul, car toute entreprise, quel que soit son secteur, utilise aujourd’hui les technologies numériques”, explique la fondation de l’IMT.

 

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Des départements “green” font leur apparition dans beaucoup de grandes entreprises. Ces consultants “green IT” ont comme mission d’alléger la consommation d’énergie des ordinateurs ou des serveurs, d’optimiser la durée de vie du matériel ou encore de réduire les déchets. Par exemple, BNP Paribas s’occupe actuellement du diagnostic de leur empreinte numérique.

“Pour cela, nous utilisons des indicateurs PUE (Power Usage Effectiveness) évaluant le rapport entre le besoin de l’entreprise et la consommation du centre de données afin d’en mesurer l’efficacité. Cela nous permet de suivre de très près la performance de la gestion de nos serveurs, de vérifier si les techniques utilisées pour refroidir les serveurs sont efficaces”, explique Perrine Tiret, responsable de la Green Company pour les employés de BNP Paribas, à la Fondation de l’IMT. BNP Paribas n’est pas la seule entreprise à effectuer ce type de démarche. Airbus, EDF ou encore Orange s’impliquent au niveau de la responsabilité environnementale.

Des efforts sont là, mais beaucoup d’actions restent dans l’ombre. “Il faudrait mettre en place quelque chose pour valoriser ces initiatives, peut-être surtaxer ceux qui ne prennent pas en compte ces questions ou allouer un bonus écologique par exemple”, soumet Cédric Gossart, chercheur sur les innovations sociales à l’Institut Mines-Télécom Business School. L’action publique a donc son rôle à jouer pour soutenir et encourager les entreprises à poursuivre leurs efforts dans la bonne direction.

 

Vers la simplicité numérique ?

Une consommation technologique plus raisonnée est possible, même pour les entreprises. En effet, certaines d’entre elles adoptent des comportements écoresponsables afin de lutter contre la pollution numérique. Une des actions possible est de rendre son data-center éco-responsable. L’idée est de réutiliser l’énergie que ce dernier produit comme système de chauffage en hiver et de “rafraîchisseur” en été. Tout un travail de sensibilisation doit être également réalisé, aussi bien du point de vue des clients que des collaborateurs. Chacun, à son niveau, peut avoir un impact positif sur son empreinte numérique.

D’après le rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) datant de 2018, près de la moitié des gaz à effet de serre générés par le numérique sont dus à l’utilisation des consommateurs. S’inclut dans cette consommation l’envoi d’e-mail, la consultation de vidéo, une recherche internet sur un navigateur, sans parler de l’usage des réseaux sociaux qui est le plus énergivore et polluant. Cet impact peut sembler abstrait et immatériel mais les conséquences sont bel et bien palpables. Il est facile d’avoir conscience du coût en électricité qu’une recherche internet peut engendrer, mais l’impact de l’infrastructure est autrement quantifiable. “C’est transparent, dématérialisée et ça ne nous coûte rien, nous associons difficilement un impact environnemental à quelque chose qu’on ne voit pas”, explique Miguel Lopez-Ferber, chercheur en génie environnemental à l’IMT Mines Alès.

 

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