En matière de responsabilité et d’engagement des entreprises pour les transitions écologiques et sociales, la fonction RH tient les premiers rôles et en fait un levier de rétention. Pour autant, selon une enquête du cabinet spécialisé ekodev réalisée auprès de professionnels des ressources humaines pour l’année 2022, le niveau de connaissance sur les enjeux de RSE reste à parfaire.
Les DRH prennent aujourd’hui toute la mesure des enjeux de la RSE et les intègrent à leurs stratégies de recrutement et de fidélisation de leurs collaborateurs. Et pour cause, selon l’enquête « RSE et ressources humaines : un chantier encore en construction« menée par ekodev, la branche spécialisée énergie et environnement du groupe de conseil en RSE et stratégie climat EPSA, 94 % des professionnels des ressources humaines voient dans la RSE un facteur de motivation et de rétention des salariés. Reste que, les responsables RH interrogés dans l’étude publiée évaluent leur niveau de connaissances des enjeux climatiques et de développement durable à six sur dix en moyenne, contre huit sur dix pour les responsables RSE. Des lacunes qui portent notamment sur les Objectif de Développement Durable des Nations Unies (ODD) et sur le norme ISO 26 000, deux des principaux cadres de références des stratégies responsables des entreprises.
En outre, seuls 38 % des responsables RH se disent eux-mêmes engagés ou militants sur ces sujets, contre 70 % des responsables RSE.
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Des enjeux à transmettre aux salariés
Si la pédagogie en matière de responsabilité est un travail au long court, la responsabilisation est, elle, déjà très présente : 96 % des répondants se sentent responsables pour contribuer à piloter ces enjeux, et 78 % souhaitent y contribuer de manière importante. Preuve de l’ampleur prise par ces dimensions : 69 % des DRH déclarent mettre en avant les actions RSE de l’entreprise lors des recrutements et 91 % y voient un facteur d’attractivité, répondant ainsi à une demande grandissante de la part des candidats.
Du côté des équipes en place, les attentes se situent en priorité sur les enjeux à dominante sociale, devant ceux à dominante environnementale (climat, biodiversité, ressources…) et à dominante sociétale. Et trois quarts des répondants considèrent la fonction RH légitime pour adresser ces enjeux, par leur rôle de formation des équipes et leur implication dans la motivation et l’évolution des salariés. Parmi les attentes prioritaires des salariés, on retrouve les actions en faveur de la qualité de vie au travail (QVT) et des actions de travail, ainsi que celles dans le domaine social et en faveur du climat. « La RSE est un enjeu de performance, notamment pour attirer les talents et renforcer la motivation des salariés. Concrètement, je pense que notre démarche RSE a divisé par 2 le turnover de l’entreprise en fidélisant certains collaborateurs et en attirant d’autres : c’est bénéfique pour les salariés et c’est bénéfique pour l’entreprise« , témoigne un dirigeant du secteur automobile interrogé anonymement par l’étude.
Pour autant, les professionnels des RH font état de freins qui persistent et ralentissent les démarches à mettre en œuvre : le manque de temps (35 %), le manque de compétences spécifiques en interne (27 %). « Si je devais m’engager plus dans mes fonctions au-delà des obligations légales, il me faudrait du temps pour me former, choisir nos actions pertinentes. Et je manque de temps versus les priorités de consolidation de l’activité« , corrobore un DRH adjoint d’une entreprise du médical. Dans d’autres cas (25 %) le manque de budget se fait sentir ou le sujet est déjà pris en charge par un pôle RSE dédié.
Autant d’écueils à dépasser, dans un contexte marqué par la sensibilisation généralisée vis-à-vis des problématiques climatiques : selon une étude de l’institut CSA publiée par l’Ademe, 78 % des salariés choisiraient, à offres équivalentes, de rejoindre une entreprise engagée pour la transition écologique.