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Retour au bureau : un nouveau protocole sanitaire allégé

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Une nouvelle version du protocole national de déconfinement dans les entreprises entre en vigueur ce jeudi. Les règles de distanciation et sanitaires sont allégées, afin de favoriser le retour au bureau.

 

Article mis à jour le 25 juin, suite à la publication et l’entrée en vigueur du nouveau protocole.

 

Comme annoncé en début de semaine, le ministère du Travail a présenté mercredi 24 juin un nouveau “protocole de national déconfinement” allégé pour les entreprises. Il acte la fin de la priorité au télétravail, et l’amorce du retour au bureau.

Mi-juin, peu après l’allocution d’Emmanuel Macron qui invitait les Français à “travailler plus”, Bruno Le Maire décrivait le télétravail, généralisé depuis mars, comme une solution “transitoire”, et non comme “la panacée”. Dix jours plus tard, la  nouvelle version du protocole ne fait finalement plus du télétravail la norme à privilégier.

 

Un mètre de distance

Même si le document rappelle que le Covid-19 n’a pas disparu et que l’objectif des dirigeants doit être de limiter les flux de salariés, les règles de protection des salariés seront donc assouplies. Plutôt que de garantir une distance de sécurité de 4 m² sans contact autour de chaque personne, l’employeur doit désormais se limiter à respecter une simple distance d’un mètre entre deux salariés. En cas d’impossibilité, en dernier recours, le port du masque s’impose.

“Chaque collaborateur doit pouvoir disposer d’un espace lui permettant de respecter la règle de distanciation physique d’an moins un mètre par rapport à toute autre personne”, indique le protocole.

 

Un “référent Covid-19”

Le télétravail ne sera désormais plus l’axe à privilégier ; sauf pour les travailleurs “à risque” face au Covid-19, et à leur demande. L’employeur reste tenu de procéder à des nettoyages ou des désinfections régulières des locaux. Un plan de circulation doit également veiller au respect des flux. Enfin, les salariés continuent à respecter les “gestes barrières” traditionnels, du lavage des mains au fait d’éternuer dans le creux de son coude.

Autre mesure, la désignation d’un “référent Covid-19”, qui devra s’assurer “de la mise en œuvre des mesures définies et de l’information des salariés”. Pour les entreprises comptant moins de dix personnes dans leur personnel, ce référent peut être le dirigeant.

 

Main-d’œuvre de passage

Les employeurs doivent enfin accorder une attention toute particulière à la main-d’œuvre de passage (travailleurs détachés, saisonniers, intérimaires, titulaires de contrats de courte durée). Il s’agit de s’assurer que ces travailleurs soient aussi bien informés que les autres salariés sur les modes de propagation du virus, les gestes barrière, les mesures de distanciation physique et les dispositifs de protection mis en place par l’entreprise.

 

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Les salariés ne veulent pas tous rentrer

Si l’objectif du gouvernement est d’accélérer le retour au bureau, il n’est toutefois pas certain que tous les salariés soient prêts à revenir dans les locaux. De nombreux dirigeants, managers et DRH constatent ainsi une certaine réticence chez certains collaborateurs. Selon une étude de la plate-forme d’apprentissage en ligne Udemy, publiée ce 23 juin, 6 français sur 10 envisagent de “travailler davantage à domicile” en raison de leurs inquiétudes concernant le Covid-19.

D’après une autre enquête, menée par le cabinet Deskeo, 62 % des Français veulent faire davantage de télétravail pour gagner du temps dans les transports (38 %), pour pouvoir travailler au calme (27 %) et pour s’organiser plus librement (19 %). Parmi eux, 45 % redoutent que leur employeur s’y oppose “par culture du présentéisme” (43 %) ou par manque de confiance (17 %).

Reste tous ceux qui ont tellement pris goût au télétravail qu’ils ne voient plus l’intérêt de se déplacer dans les locaux de leur entreprise, ou qui ont été gagnés par le “syndrôme de la cabane”.

“Plus qu’une envie de télétravailler et d’éviter les transports, c’est le reflet d’autres problèmes : le fait que la personne ne se sent pas bien dans son équipe ou dans son poste ; ou encore que sa hiérarchie soit trop présente, ou pas assez. Le défi pour les DRH, les dirigeants et les managers, sera de rassurer les collaborateurs inquiets quant aux risques sanitaires ; mais aussi d’être à leur écoute, et de réfléchir plus  profondément aux conditions de travail et aux pratiques managériales”, souligne François Geuze, expert RH.

 

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La CPME réclame l’abandon des protocoles sanitaires après le 10 juillet

À noter que la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) réclame carrément l’abandon des protocoles sanitaires imposés aux entreprises, “au plus tard” le 10 juillet, date de sortie de l’état d’urgence sanitaire.

Au moment où le gouvernement a décidé d’alléger les consignes sanitaires dans les écoles, “il serait incohérent de maintenir le protocole national de déconfinement et les guides métiers de bonnes pratiques sanitaires, au-delà de la fin de l’état d’urgence sanitaire”, indique l’organisation dans un communiqué.

Il s’agirait notamment de mettre un terme aux surcoûts liés à ces mesures. Ainsi, la CPME explique que la fourniture d’équipements de sécurité (masque, gel, etc.) aux salariés et les consignes de distanciation sociale “représentent des coûts importants qui minent la productivité et freinent la reprise d’activité”.

 

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