La retraite entraine une baisse de revenus. Les actifs en sont – plus ou moins- conscients. De fait, un flou entoure cette question, ce qui n’est d’ailleurs pas sans susciter une certaine inquiétude. Mais des solutions existent afin d’anticiper au mieux cette période.
Lorsqu’arrive l’âge de la retraite, la pension à laquelle vous avez droit est généralement bien inférieure à votre dernier salaire. Vous avez ainsi tout intérêt à adopter une stratégie patrimoniale visant à compenser autant que possible cet écart. Et plus tôt vous vous y attellerez, mieux ce sera. En constituant une épargne de long terme, vous vous assurerez en effet en douceur des revenus complémentaires pour vos vieux jours. Mais avant d’étudier les solutions possibles, il apparait judicieux de réaliser votre bilan retraite.
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Incontournable bilan
C’est l’étape incontournable et préalable du diagnostic. « Chaque cadre ayant une situation particulière, souligne Jean-François Garin, directeur général adjoint du Groupe Groupama, il n’y a pas de réponse standard. Dès lors, il faut avant tout vous informer et trouver les bons interlocuteurs susceptibles de vous aiguiller. Il faut aussi vous rassurer : certes, plus on commence tôt à se préoccuper de sa retraite, mieux cela vaut, pour autant, il existe des solutions à chaque âge. » Pour vous renseigner, il existe par exemple le site https://manouvellevie.groupama.fr/ma-retraite-attitude. Cet outil digital propose notamment un simulateur pour calculer votre âge de départ à la retraite et estimer le montant de votre pension. « Cela permet de réaliser un premier diagnostic, reprend Jean-François Garin, mais le sujet étant complexe et relativement anxiogène, il ne faut pas hésiter à consulter un conseiller avisé qui pourra vous accompagner et vous apporter une réponse -en termes de produits- la plus large possible, la diversification étant en la matière le maître mot ».
La piste de l’épargne d’entreprise
De fait, pour générer des compléments de revenus à la retraite, vous pouvez avoir recours à tout un arsenal de solutions, à commencer par les dispositifs d’épargne d’entreprise. Certaines entreprises mettent en place un intéressement et une participation, celle-ci étant obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. Ces derniers peuvent percevoir ces sommes ou les placer sur des plans d’épargne salariale comme le plan d’épargne entreprise (PEE), le plan d’épargne pour la retraite collective (PERCO) ou les nouveaux PER. Pour mémoire, le PERCO permet aux salariés de se constituer une épargne pour la retraite. Il est progressivement remplacé par les PER mis en place par la loi Pacte. Les bénéficiaires de PERCO peuvent continuer d’y effectuer des versements ou transférer leur épargne vers un nouveau PER.
« La première chose à vérifier pour un cadre à mi-parcours de son activité professionnelle, intervient à son tour Lorraine Prabonneau, experte en protection sociale, c’est d’évaluer ses droits au regard du régime obligatoire et combien il a le cas échéant épargné par le biais d’un dispositif de son entreprise ». Une fois cette estimation établie, il faut ensuite qu’il s’interroge sur ses éventuels besoins en revenus et ou capital lorsqu’il sera en retraite. A noter à ce propos que le PER issu de la loi Pacte permet désormais une sortie en capital. « Quant aux cadres qui ne bénéficient pas d’un dispositif d’épargne retraite au sein de leur entreprise, poursuit-elle, ce qui est le cas dans nombre de TPE et PME, ils doivent absolument souscrire un PER individuel. Certes, pour un cadre de 30 ans, il peut être difficile de se projeter à la retraite, mais plus tôt il ouvrira un PERin, plus celui-ci sera rentable. Et s’il est vrai qu’en contrepartie de cette rentabilité, les sommes seront en principe bloquées jusqu’à cette lointaine échéance, le nouveau PER offre malgré tout aujourd’hui plus de souplesse en permettant notamment de suspendre les versements ». Quant à la possibilité de procéder à des transferts, la professionnelle souligne que ceux-ci ne sont pas anodins : « il faudra ainsi, au préalable, étudier attentivement les conditions générales des contrats, sous peine de risquer de perdre de l’argent ».
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L’assurance vie, version UC
Autre moyen de se constituer une retraite complémentaire, l’assurance vie. En misant sur des fonds investis par exemple en actions, sous forme d’unités de compte, vous obtiendrez des rendements bien supérieurs au classique fonds euro. L’assurance vie offre plus de souplesse que le PERin puisque vous pourrez procéder à des rachats à tout moment sans avoir à attendre votre retraite. Sans oublier toutefois qu’après 8 ans de détention, les rachats sont soumis à une fiscalité plus avantageuse, ce qui est un encouragement à attendre au moins ce délai. PER et assurance vie apparaissent comme des placements complémentaires. « Mais que ce soit dans le cadre de l’un ou de l’autre, reprend Lorraine Prabonneau, il vaut mieux se faire conseiller par un expert sur la stratégie à adopter en matière d’allocation d’actifs ».
L’immobilier, pierre ou papier
Acheter sa résidence principale dès que possible est bien sûr une bonne option puisqu’elle vous évitera d’avoir à payer un loyer pour vous loger lorsque vous serez retraité. Mais vous pourrez miser par ailleurs sur l’immobilier locatif afin de générer des revenus complémentaires sous la forme de loyers, notamment en achetant dans le neuf sous le dispositif Pinel, ce qui vous vaudra des avantages fiscaux à certaines conditions. Autre option possible, acquérir un logement en vue de le louer meublé sous le régime du Loueur meublé non professionnel (LMNP), ce qui vous permettra de défiscaliser une partie de vos loyers. Vous pourrez aussi réaliser un placement immobilier en achetant des parts de SCPI : ce faisant, vous éviterez tout souci de gestion et vous contenterez de percevoir une fraction des loyers générés par les biens détenus par les SCPI, sous forme de dividendes. Ce placement a de plus le mérite d’offrir une plus grande liquidité que l’achat d’un bien immobilier en direct.