Dans le cadre d’un évènement organisé par Bloom At Work et MyHappyJob, dédié à l’erreur en entreprise, “Mate mon échec”, une série d’experts se sont confiés sur leur propre expérience et également sur les clés pour gérer au mieux les situations d’échec.
L’échec dans la vie personnelle est un sujet de moins en moins tabou, mais reste très compliqué à aborder dans le monde du travail. Pourtant, c’est en se trompant que l’on apprend. “Chez Google, l’objectif est de se planter plusieurs fois par trimestre car sans échec il n’y a pas d’innovation”, explique François Bracq, responsable développement Start-up et partenariat de la célèbre entreprise américaine. Ils prônent la culture du “fail fast” qui découle de l’expression “fail fast, learn fast”. Ainsi, plus vite on échoue plus vite on apprend et donc on rebondit. Le géant du Web, a qui tout sourit en apparence, a lui aussi essuyé un grand nombre d’échecs. Cent soixante et un pour être précis. Et Google n’a pas peur de les afficher publiquement sur un site dédié www.killedbygoogle.com. Effectivement, ces échecs ne représentent en aucun cas une honte mais un moyen d’avancer. Par exemple, Google + s’est avéré être un échec cuisant mais elle a permis de faire naître une technologie intégrée dans Google Photos et rencontre un franc succès.
Performance ou réussite durable ?
L’important est de ne pas vouloir cacher son erreur. Il ne faut pas en avoir honte mais au contraire la considérer comme un obstacle sur le chemin de la réussite. Chercher à dissimuler sa faute est une attitude héritée de la culture française. Elle prône la performance dès le plus jeune âge et assimile le fait d’échouer à celui d’être coupable. Au contraire, aux États-Unis l’échec est gage d’apprentissage. C’est sur ce principe que s’appuient les valeurs de Blablacar et de l’assurance santé Alan. “Libérer la parole sur l’échec est notre objectif”, affirme Déborah Rippol, responsable talents et recrutement chez Alan. “Nous organisons régulièrement des feedbacks transparents et bienveillants pour faire le bilan et tirer les apprentissages des expériences qui n’ont pas fonctionné”. Ces moments de partage, appelés “post mortem”, existent également chez Blablacar. Leur culture d’entreprise repose sur trois mots : échoue, apprends et réussis. Ainsi, les collaborateurs partagent quotidiennement leurs FLS (Fail, Learn, Succeed). “Mettre en commun les expériences de chacun permet de relativiser les erreurs, de déculpabiliser mais aussi et surtout d’en tirer des leçons”, précise Laure Wagner, culture captain de Blablacar.
De sachant à apprenant
À l’image des collaborateurs, les dirigeants également sont encouragés à exposer davantage leurs vulnérabilités et leurs fragilités. Cela montre la voie aux salariés et leur permet de débloquer certaines situations. “Ne jamais rien prendre pour acquis et se remettre constamment en question est primordial”, expose Erwan Deveze, auteur et consultant en Neuroleadership & Neuromanagement. C’est ce qu’Alan a mis en place entre autres lors d’un recrutement. “Quand il nous arrive de faire une offre d’emploi à un candidat qui la refuse, nous sollicitons un feedback avec lui pour comprendre comment nous améliorer“ affirme Déborah Rippol.
Cependant, “il faut distinguer les erreurs acceptables de celles qui ne le sont pas” insiste Charles de Fréminville, CEO et co-fondateur de Bloom at Work. Il faut fixer, dès le début, les règles avec ses collaborateurs. En fonction de la nature de l’erreur, qu’elle soit volontaire, d’inadvertance, due au process, anticipée ou exploratoire, les conséquences sont différentes. L’erreur est acceptée à condition de se relever.