Cela n’a pas matché ! « Il ne s’intègre pas comme je le pensais », « Ce n’est pas ce qu’on m’avait promis », « J’en ai assez, j’en suis à trois recrutements ratés », « Je suis encore en période d’essai, je préfère démissionner »… On entend de plus en plus ces phrases de la part d’un manager ou d’une nouvelle recrue. Et malheureusement, tant dans l’offre que dans la demande, le reflexe émotionnel pour que ça matche, surtout dans une période de tension, est à un niveau de surenchère qui parfois déstabilise les règles de l’équité interne de l’entreprise.
Les questions à se poser
Réussir un recrutement c’est un tout, ce n’est pas juste une surenchère qui se conclut par une signature de contrat de travail. Entreprises comme candidats doivent prendre de la hauteur, résister aux sirènes de la précipitation malgré le besoin et se questionner sur plusieurs axes. Le manager a-t-il bien déterminé ce qu’il attendait en soft skills ? A-t-il levé via un plan d’actions tous les doutes, les siens, ceux du candidat ? A-t-il été transparent sur la réalité du poste ? A-t-il envisagé une formation post intégration qui lui permettrait d’élargir sa cible de recrutement ? Le candidat a-t-il bien mesuré les enjeux de son poste ? Ses attentes sont-elles alignées avec celles de l’entreprise ? S’est-il interrogé sur ce qu’il devait faire pour réussir son intégration ?
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Réussir un recrutement, c’est envisager ce dernier comme une rencontre. Dans le recrutement, il a un jeu de séduction qui s’installe de part et d’autre et s’amplifie face au décalage des attentes et des exigences. Nous avons chacun, candidat comme entreprise, notre part de responsabilité. À vouloir être trop attractif, on peut fausser la réalité. À vouloir à tout prix la signature du contrat, on peut se masquer la face. À vouloir trop obtenir ou trop donner, on déséquilibre la relation. Si la rencontre ne doit pas se faire, cela ne sert à rien de la forcer, à moyen terme il y aura séparation qui, in fine, coûtera cher à l’entreprise et au candidat. Derrière la rencontre, il y a des principes de curiosité, d’authenticité, de respect, d’ouverture à l’autre, de qualité relationnelle et d’inclusion de l’environnement. C’est une construction sur un temps long. Pour le recrutement, c’est pareil. L’enjeu est le succès et la performance sur la durée, et non uniquement une signature rapide.
Alors, comment remédier à la pression des effectifs qui manquent s’il faut prendre le temps de la rencontre et tenir compte de l’équité ? Une clé est d’associer l’équipe à la réflexion sur comment faire pour attirer, intégrer, former et fidéliser un nouveau membre. Cette problématique de recrutement est l’occasion de faire preuve de créativité, d’inclusion et ainsi d’installer une nouvelle dynamique collective.
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