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RSE : « Les engagements font partie de la marque employeur à 200 % »

Une démarche RSE engagée et incarnée passe idéalement par une co-construction avec l’ensemble des collaborateurs. C’est le cas chez Janssen France, filiale pharmaceutique du groupe Johnson and Johnson, qui anime ses politiques responsables grâce à un comité RSE représentatif d’une diversité de salariés sensibilisés aux enjeux climatiques. Explications avec Valérie Perruchot Garcia, directrice des affaires publiques, de la communication et de la RSE.

Comment en êtes-vous venus à créer ce comité RSE ?

J’ai rejoint Janssen il y a 11 ans, comme directrice de la communication et des affaires publiques. En 2015, nous avons commencé à réfléchir avec un petit comité interne à la création d’une direction RSE et aux actions que l’on menait qui pouvaient s’y rattacher. Chez Janssen, les sujets liés à la diversité, à l’inclusion et aux questions sociales en général sont pilotés par des groupes de volontaires qui se réunissent en fonction de caractéristiques ou d’expériences de vie communes, les Employee resource groups (ERG). C’est un modèle venu des États-Unis qui fonctionne depuis le milieu des années 90, je pilotais moi-même l’ERG qui traite de la parité femme-homme, qui s’appelle women leadership and inclusion. Puisque ce modèle fonctionnait bien sur les sujets d’inclusion, je me suis dit : pilotons les sujets liés à l’environnement et au climat de la même façon. J’ai donc décidé de mettre en place un comité RSE composé de volontaires venus de tous niveaux hiérarchiques et de tous les départements de l’entreprise, présents au siège et en région. Nous sommes aujourd’hui une vingtaine et nous nous réunissons toutes les six semaines. C’est un comité d’acteurs qui impulse des initiatives.

En quoi votre démarche se fonde-t-elle sur la sensibilisation de vos salariés ?

Petit à petit, nous embarquons toute l’entreprise dans une démarche responsable. En mai 2022, nous avons fait participer les 600 collaborateurs de Janssen France à une fresque du climat le même jour, dans le cadre d’un séminaire national. Quand vous réunissez tout le monde, et que sur deux jours d’évènements, un jour et demi est consacré à l’environnement, c’est marquant. Et cela crée des déclics, nous avons trois personnes de l’entreprises qui sont elles-mêmes devenues fresqueuses après avoir suivi l’atelier. Cette transmission de la sensibilisation va nous permettre de faire suivre la fresque aux nouvelles recrues.

Aussi, nous menons notamment un programme de sensibilisation pour le comité de direction organisé en plusieurs modules : un premier de mise à niveau sur les limites planétaires et ce qui se met en place au niveau européen en termes de normes, puis un second avec une approche plus concrète et business, avec une personne de chez Carbone4 qui est venue expliquer ce qu’il faut savoir sur un bilan carbone et sur la façon de définir une trajectoire carbone pour une entreprise. Le troisième module, en novembre, fera plus le lien avec nos enjeux business, en se concentrant sur l’articulation entre engagements responsables et relations avec nos clients, en l’occurrence les hôpitaux.

Comment favorisez-vous l’engagement de vos salariés dans leur travail et au-delà ?

Je ne suis pas très étonnée de constater que les politiques de l’entreprise pour l’environnement et le climat suscitent de l’intérêt chez les collaborateurs, parce que beaucoup étaient déjà engagés sur des sujets sociétaux. Le 22 septembre dernier, nous avons fait une journée solidaire où tous les salariés étaient invités à faire du mécénat de compétences avec l’association de leur choix. Cela a représenté plus de 1 000 heures de bénévolat. Chaque collaborateur de Janssen France et plus largement de J&J peut donner son temps à des associations jusqu’à 5 jours par an, tout en étant payé et sans déposer de RTT ou prendre de congés.

Je pense que c’était une attente de nos collaborateurs, de voir l’entreprise s’emparer de ces enjeux. Nous sommes la génération qui est témoin presque tous les ans de cataclysmes naturels, d’incendies, d’inondations, de records de températures. Il y a aujourd’hui une forte demande d’engagement de la part des entreprises, et cela fait partie de la marque employeur à 200 % et de la capacité d’attractivité des candidats.

À titre personnel, en tant que directrice RSE, j’ai souhaité me sentir plus légitime pour assurer ce poste. J’ai donc suivi une formation de six mois à Sciences Po avec le soutien de Janssen, sur la transition énergétique et la transformation des entreprises. Cela m’a été très utile, pour gonfler ma connaissance du sujet, ainsi que ma légitimité et ma capacité à manager des profils directement formés au développement durable.

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