Une étude publiée par Workplace by Facebook montre que les collaborateurs travaillant sur le terrain, qu’ils soient commerciaux itinérants ou encore livreurs, se sentent déconnectés de leur siège social. Ainsi, seulement 16 % des employés interrogés estiment qu’ils ont une voix à porter au sein de leur entreprise. Décryptage.
Donner la parole à tous ses salariés est un travail de titan et pas simple à réaliser pour les entreprises. Une étude publiée par le réseau social d’entreprise Workplace by Facebook constate en effet qu’une grande majorité des salariés travaillant sur le terrain (commerciaux itinérants, livreurs ou encore agents de fabrication dans une usine) se sentent totalement déconnectés de leur siège social. Ainsi, seulement 25 % des répondants déclarent être connectés à leurs dirigeants et 13 % à leur siège social. “L’étude dévoile un autre chiffre, encore plus préoccupant : 16 % des salariés ne se sentent liés à aucune partie de leur entreprise, en particulier pour les secteurs des voyages et transports (19 %) et de la fabrication (13 %)”, analyse Workplace by Facebook.
Niveaux hiérarchiques
Autre enseignement de cette enquête, la communication entre les personnes de terrain et les dirigeants se fait très rare. Ainsi, si les conversations informelles représentent le moyen le plus fréquemment utilisé par les employés de premières ligne pour rester en contact avec leur équipe directe (51 %), ces derniers n’ont très peu l’occasion d’avoir ce type d’échanges avec le reste de l’entreprise. “Ils ne sont que 15 % à pouvoir le faire avec leur siège social et 33 % avec leurs dirigeants”, souligne l’étude. Et pour communiquer avec ces derniers, les collaborateurs travaillant sur le terrain sont peu nombreux à utiliser les outils collaboratifs mis à leur disposition, comme les réseaux sociaux d’entreprise, puisque seulement 18 % déclarent en faire usage. Pourtant, 38 % des salariés et managers travaillant au siège déclarent utiliser ces plates-formes pour échanger avec les personnes évoluant sur le terrain.
À LIRE AUSSI :
Reconnaissance au travail : “Les managers ont peur d’ouvrir la boîte de Pandore”
Partage d’idée
Une différence de vision qui est, selon Workplace by Facebook,“le fruit d’un manque de communication interne et qui a tendance à faire perdre le sentiment de légitimité des salariés français pour faire part des différentes idées qu’ils ont”. En effet, bien qu’ils soient près d’un quart des collaborateurs à avoir conscience que partager ses remarques contribuera à alimenter leur progression dans l’entreprise et que 62 % se sentent habilités à le faire, seulement 44 % le font vraiment. Un ressenti dont les managers évoluant au sein des sièges sociaux n’ont pas forcément conscience puisqu’ils sont 95 % à penser que les travailleurs de première ligne se sentent légitimes pour partager leurs idées avec eux.
“L’apprentissage collaboratif permet aux individus de nouer des liens avec d’autres malgré la distance géographique, les différences de métiers, de niveaux hiérarchiques. Une organisation se doit ainsi de réussir à mobiliser tous ses collaborateurs autour d’objectifs globaux, vivants et convergents”, estime ainsi Laurent Solly, Vice-président de Facebook pour l’Europe du Sud.
Manque de reconnaissance
Enfin, cette analyse pointe également le sentiment de manque de reconnaissance qu’ont les salariés de terrain. Car même si 82 % des collaborateurs et des managers des sièges sociaux déclarent s’être déplacés auprès de leurs équipes au cours de l’année écoulée, seulement la moitié des employés concernés estiment que leur direction a pleinement conscience du rôle qu’ils jouent dans l’entreprise et de la valeur ajoutée qu’ils apportent à l’organisation. De plus, une toute petite part des employés (16 %) croient fermement qu’ils ont une voix à porter dans leur entreprise. “Une donnée inquiétant lorsque l’on constate qu’ils sont 19 % à affirmer qu’ils démissionneraient s’ils n’étaient pas écoutés au sein de leur organisation”, conclut Workplace by Facebook.