Une communauté managériale, c’est quoi exactement ?
Aurélien Rothstein. C’est un réseau – généralement auto-organisé – de managers qui échangent de manière régulière sur la fonction managériale, dans un objectif d’entraide et de soutien mutuel. Ils se réunissent, en présentiel ou par visioconférence, et communiquent aussi au travers de canaux de communication virtuels, par exemple un réseau social d’entreprise.
Quelles en sont les vertus ?
A.R. Créer une communauté de managers permet la résolution rapide des problèmes entre pairs, la transmission intergénérationnelle et interservices, mais aussi le développement de l’autonomie et de la solidarité. Ce n’est pas juste un endroit où se plaindre, mais plutôt un espace pour trouver des solutions. De plus, c’est une opportunité supplémentaire pour renforcer la cohésion du collectif et le sentiment d’appartenance, tous deux fragilisés par l’hybridation du travail. Beaucoup de managers tiennent des postures, par exemple d’autorité, et ne s’autorisent pas à dire quand cela ne va pas, quand ils rencontrent des difficultés que ce soit à la direction ou à leur équipe. Résultat : ils se suradaptent en permanence, et se sentent seuls. Développer un club de managers permet de briser cette solitude en créant des espaces où ils peuvent s’exprimer librement et être eux-mêmes, authentiques, sans masque ou faux-semblants. Enfin, les communautés de managers peuvent être l’occasion de les faire travailler ensemble autour d’un projet commun. La direction peut s’appuyer dessus, par exemple, pour trouver comment déployer concrètement sa stratégie globale.
Quelles sont les clés du succès ?
A.R. Il ne faut pas se contenter de la faire exister, il faut la faire vivre et l’animer ! Il est donc nécessaire d’organiser plusieurs types de rendez-vous dans l’année : une grande convention avec tous les managers, mais aussi des rencontres locales et, par exemple, des sessions de codéveloppement ou encore des webinaires inspirants. On peut aussi imaginer des learning expeditions. Dans certaines entreprises, une personne aux ressources humaines pilote le projet, et c’est idéal. Dans d’autres, il existe une vraie association des managers indépendante de l’entreprise.