Si les salariés parents pointent du doigt des difficultés pour débrancher et rester concentrés, ils sont nombreux à vouloir continuer de travailler à distance, selon une étude menée aux USA. 61 % souhaiteraient même le faire à 100 %. Seule contrepartie susceptible de les faire retourner au bureau : des horaires flexibles.
Début mai 2021, nous relayions l’étude de Robert Half mené au Canada, selon laquelle un télétravailleur sur trois pourrait démissionner s’il devait retourner au bureau à plein temps. Cet attachement au télétravail semble encore plus important chez les salariés parents. En effet, une autre étude, réalisée aux États-Unis en avril dernier par le site d’emplois flexibles et à distance FlexJobs, nous apprend que 62 % des parents qui travaillent actuellement à distance seraient prêts à quitter leur emploi actuel s’ils ne pouvaient pas continuer de le faire après la crise.
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Plus d’avantages que d’inconvénients ?
Pourtant, ces mêmes salariés parents sont nombreux à se dire “fatigués” par la pandémie, et à se plaindre de conditions de travail difficiles en raison du télétravail. Ainsi, dans la même proportion, 60 % ont été victimes d’épuisement professionnel au cours de l’année écoulée.
Face à la crise et à leurs responsabilités liées à la garde des enfants, 21 % ont réduit leurs horaires, et 18 % ont quitté leur emploi. Ils sont aussi 40 % à déclarer avoir des difficultés, avec le télétravail, à “débrancher” le soir, et à “travailler trop” ; 36 % à ne pas réussir à “gérer les distractions non-professionnelles”, et 16 % à considérer que les relations et les interactions avec leurs collègues et leurs managers sont beaucoup plus complexes à distance.
Mais pour les salariés parents, les avantages du télétravail semblent peser plus lourd que ces inconvénients dans la balance. Ainsi, selon l’étude de FlexJobs :
-> 70 % apprécient le fait de pouvoir passer “plus de temps” avec leur conjoint et leurs enfants ;
-> 62 % bénéficient d’un meilleur équilibre vie pro/perso, car ils “contrôlent mieux leur temps” ;
-> 52 % affirment avoir “plus de temps pour prendre soin d’eux” ;
-> 51 % considèrent qu’avec le télétravail, ils sont “plus productifs” ;
-> 45 % apprécient d’éviter, grâce à la distance, “les tensions du bureau”.
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Ces parents qui veulent continuer le full remote
En outre, “les parents restent préoccupés par le retour à un lieu de travail physique”. Bien que les expositions ou les infections au Covid-19 restent une “préoccupation majeure” (53 %), “l’’impact du travail présentiel sur leur vie personnelle est également une préoccupation majeure”, note FlexJobs. Ainsi, 49 % craignent d’avoir plus de difficultés pour garder leurs enfants, 48 % craignent d’avoir moins de flexibilité, et 46 % s’inquiètent d’avoir moins d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Finalement, ils sont un nombre relativement important, 61 %, à déclarer vouloir travailler à distance “à plein temps” après la crise. Tandis que seuls 37 % préfèreraient un mode de travail “hybride”.
Afin de continuer à travailler à distance à 100 %, les parents sont même 20 % à se dire prêts à renoncer à une partie de leurs vacances, ou à accepter une baisse de leur salaire de 10 %. Ils seraient aussi 17 % à préférer effectuer “plus d’heures”.
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La flexibilité des horaires contre le retour au bureau
Comment, dès lors, les entreprises pourraient-elles inciter ces collaborateurs à retourner au bureau ? Selon l’étude, 26 % seraient enclins à accepter de travailler en mode hybride, contre la possibilité d’avoir des horaires flexibles. Car cette flexibilité serait “l’arrangement” qui aurait le “plus grand impact sur leur capacité à gérer leurs responsabilités professionnelles et la garde d’enfants”.
En outre, 82 % des salariés parents déclarent que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est “le facteur le plus important qu’ils prennent en compte lorsqu’ils évaluent un nouvel emploi, contrairement à la population générale, qui place le salaire (80 %) au premier rang.”