Rester ou partir ? Alors que le préfet de police Laurent Nunez a dévoilé récemment les restrictions de circulation motorisée en Île-de-France pendant les Jeux olympiques (JO) de Paris, du 26 juillet au 11 août 2024, de nombreux Franciliens se demandent s’il est judicieux de rester dans la capitale pendant cette période. La plupart sont suspendus à la décision de leur entreprise d’instaurer des mesures temporaires pour faciliter leur déplacement domicile-travail. « Les grandes entreprises commencent à rendre public leur modèle d’organisation spécifique pour la période estivale, d’autres sont encore en discussions avec leur CSE et partenaires sociaux, tandis que les petites entreprises, adaptables rapidement, pourront prendre des décisions plus tardivement, voire jusqu’au dernier moment », commente Mehdi Dziri, directeur général d’Ubiq, qui accompagne les entreprises dans la recherche de locaux.
1. Aménagement des horaires
L’une des options envisagées est une approche personnalisée du télétravail qui reposera principalement sur les épaules du manager. « Nous comptons sur la confiance du manager envers ses collaborateurs, et sur l’autonomie de ces derniers », explique Hélène Besserer, responsable RH à Iroko. Chaque cas sera discuté entre le manager et le salarié en fonction de son trajet pour venir au travail et des encombrements sur celui-ci. Les décisions continueront d’évoluer, même après le début de l’évènement. L’une des solutions, si elle est pertinente et n’affecte pas la performance du collaborateur, pourra passer, par exemple, par un aménagement des horaires, comme arriver plus tôt et partir plus tôt du travail. »
2. (Vers du) 100 % télétravail
D’autres entreprises, elles, pourraient étendre les jours de télétravail autorisés, allant de deux jours par semaine traditionnellement, à trois ou quatre jours hebdomadaires exceptionnellement. « Notre approche consistant à privilégier la flexibilité et la bonne intelligence entre le manager et le salarié n’exclut pas cette éventualité, ajoute Hélène Besserer. Les salariés que nous savons efficaces pourront être davantage en télétravail pendant cette période ». Voire en 100 % télétravail, complète Mehdi Dziri : « Les entreprises dont l’activité ne dépend pas des JO ont intérêt à opter pour cette option. Que les collaborateurs restent ou quittent Paris, cela leur offrira un temps de respiration bénéfique pour la suite. »
3. Congés imposés
Plus rares, enfin, seront les entreprises à imposer à leurs salariés des congés à cette période. D’une part, car « certaines auront une activité économique forte à ce moment-là, plus ou moins en lien avec les JO. D’autre part, car de nombreux salariés prendront naturellement leurs congés à ce moment-là, étant donné que la compétition se déroule en plein été ». Cette option sera toutefois intéressante pour les « nombreux salariés aux emplois non-télétravaillables », rappelle Mehdi Dziri. « Si l’on veut réduire le flux global des déplacements en Île-de-France, il faudra mener une réflexion pour cette population d’actifs. » En effet, l’Association nationale des DRH (ANDRH) a demandé la réactivation du dispositif de chômage partiel mis en place pendant la pandémie. Certains professionnels pourraient aussi être amenés à travailler sur un autre site de travail que leur site habituel, si celui-ci est inaccessible en raison des JO.
L’enjeu pour les entreprises sera de bien communiquer en amont avec « des règles claires de télétravail, une date déterminée à laquelle les salariés devront revenir au bureau. Cette fois-ci, le télétravail n’est pas imposé, mais encouragé. Donc, ils pourront jouer avec cette liberté. L’idée est qu’ils n’aient pas de mauvaises surprises, mais a priori ils sont matures sur la question du télétravail », termine le dirigeant.
Pour rappel, en février dernier, le gouvernement français avait encouragé les employeurs et leurs salariés à recourir au télétravail « si leur situation le permettait » afin de désengorger les routes et les transports en commun pendant les JO 2024. Car plus de 10 millions de spectateurs sont attendus l’été prochain !