Une étude que l’Apec vient de publier montre que la crise sanitaire a favorisé les envies de reconversion des cadres. Si de plus en plus envisagent de changer de voie, seule une minorité se lance réellement.
La tendance se confirme, les envies de changement des cadres ont été boostées ces dernières années. Et les trajectoires de carrière sont de plus en plus marquées par la volonté de trouver une activité en adéquation avec ses valeurs et ses passions personnelles. Dans ce contexte, la reconversion professionnelle est une démarche qui, si menée avec succès, peut permettre de résoudre des problématiques de désengagement et d’insatisfaction au travail. C’est pour décrypter l’importance de cette dynamique et en observer les principaux leviers que l’association pour l’emploi des cadres (Apec) a publié son étude « Reconversion professionnelle des cadres », mi- décembre. L’enquête, menée auprès de 2 000 cadres, avance, en premier lieu, un décalage important entre l’envie de reconversion et le passage à l’acte : 31 % des cadres indiquent avoir un projet de reconversion pour changer de voie et de métier, mais seuls 8 % d’entre eux affirment avoir déjà entamé des démarches.
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Motivations et freins
En outre, la reconversion est perçue comme une démarche difficile par 56 % des répondants, qui appréhendent surtout le fait de pouvoir juger de la viabilité de leur projet en début de parcours (46 %) et leur capacité à convaincre les différents interlocuteurs qu’ils auront à rencontrer (54 %). En outre, les sacrifices à consentir dans le cadre d’une reconversion varient : 42 % se disent prêts à accepter une rémunération plus faible ou des horaires plus importants, voire à renoncer à certains avantages comme le statut de cadre (50 %). Et les freins sont nombreux, entre peur de se tromper (34 %), sentiment de ne pas avoir les moyens financiers (28 %) et peur d’avoir de moins bonnes perspectives de carrière (27 %).
L’étude de l’Apec retient 6 grands moteurs pour la reconversion : la reconnexion à une passion ; la quête de sens ; la nécessité de rebondir ; le désir de promotion sociale ; la recherche de meilleures conditions de travail ou de vie ; et l’envie d’un second souffle. Quelle que soit l’ambition, l’accompagnement de la transition professionnelle apparaît comme un facteur facilitant, surtout s’il est personnalisé. De fait, 8 cadres sur 10 seraient prêts à suivre une formation d’au moins 3 mois préalablement à leur reconversion. Reste que les démarches de renouveau des cadres ne sont que peu souvent radicales : seuls 15 % optent pour un métier totalement différent du leur et le choix s’oriente, dans plus de 6 cas sur 10, vers un poste proche de leur activité actuelle.