Face à la crise du Covid-19 qui perdure, l’Apec a revu ses prévisions annuelles de recrutement des cadres, et révèle un recul de 30 % à 40 % des embauches durant l’année en cours. Une baisse “historique”, selon l’association.
Alors que l’on enregistrait un niveau record de 281 300 embauches de cadres en 2019, l’année 2020 devrait se solder par un volume de recrutements compris entre 170 000 et 200 000, dont 40 000 recrutements attendus sur la fin d’année. Une baisse “historique”, selon l’Apec, de 30 à 40 % (par rapport à 2019).
L’association, qui vient ainsi d’ajuster ses prévisions annuelles après avoir interrogé les entreprises sur leurs projets pour le dernier trimestre 2020, note dans son dernier “baromètre des intentions de recrutement et de mobilité des cadres”, que la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19 aura eu un “impact certain” sur la mobilité des personnels d’encadrement.
L’impact du confinement
L’Apec décrit ainsi “un ralentissement des embauches depuis le confinement”, avec un un recul de 33 % entre janvier à septembre 2020 par rapport à la même période en 2019, “le niveau le plus bas étant atteint en avril 2020, avec 62 % d’offres d’emploi cadres en moins par rapport à 2019.” Actuellement, alors que la moitié des grandes entreprises envisagent d’embaucher au moins 1 cadre au 4e trimestre, seuls 5 % des TPE et 15 % des PME affichent des intentions de recrutement.
“Ces prévisions hétérogènes s’expliquent notamment par la difficulté des entreprises à retrouver leur niveau d’activité, en dépit de la reprise amorcée depuis le déconfinement. En outre, leur manque de visibilité d’ici la fin de l’année accentue le climat d’incertitude ambiant, qui pourrait s’amplifier en fonction des futures annonces de mesures sanitaires”, analyse l’Apec.
Les secteurs qui recrutent des cadres
Sur les 40 000 embauches attendues au dernier trimestre, on retrouve dans le peloton de tête des secteurs les plus recruteurs, les services à “forte valeur ajoutée” (les activités informatiques, l’ingénierie R&D, le conseil, la banque-assurance, la communication-média et les activités juridiques et comptables) : 17 % de ces entreprises prévoient de recruter au moins 1 cadre. Ils sont suivis des entreprises industrielles (8 %), de la construction (7 %) et du commerce (4 %).
“Les fonctions les plus demandées, restent sans surprise les profils commerciaux (31 %), recherchés pour développer et relancer l’activité des entreprises, les professionnels de l’informatique (25 %) et les fonctions étude-recherche R&D (21 %)”, indique l’Apec.
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Des compétences “difficiles à trouver”
“Par ailleurs, on constate que les entreprises qui souhaitent recruter craignent toujours des difficultés dans leur recherche, ce qui pourrait les fragiliser davantage : au global, 58 % d’entre elles pensent que leurs recrutements seront difficiles”, remarque l’Apec.
Selon son président, Gilles Gateau, “structurellement, des compétences restent difficiles à trouver, dans le numérique, ou les études R&D. Par ailleurs, la conjoncture pourrait accentuer ces freins : les entreprises pourraient être confrontées à un ralentissement des mobilités avec des cadres en poste plus frileux à bouger”.
Des cadres inquiets pour la sécurité de leur emploi
Selon le baromètre, les cadres ont envie de changer d’entreprise ou de poste, mais sont inquiets (à hauteur de 30 %) pour la sécurité de leur emploi. En outre, 70 % d’entre eux “estiment que retrouver un emploi équivalent en cas de licenciement serait difficile, les plus de 55 ans ayant la plus forte appréhension.”
“Pour autant cette période ne semble pas avoir freiné les velléités de changement des cadres : 13 % ont l’intention d’entreprendre une démarche pour changer d’entreprise dans les 3 mois, parmi eux 16 % des moins de 35 ans, 14 % des 35-54 ans et seulement 8 % des plus de 55 ans”, conclut l’Apec.
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