{"id":1199,"date":"2016-08-31T09:52:34","date_gmt":"2016-08-31T07:52:34","guid":{"rendered":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/spartoo-en-france-on-donne-trop-dimportance-a-lexperience\/"},"modified":"2023-07-18T10:02:38","modified_gmt":"2023-07-18T08:02:38","slug":"spartoo-en-france-on-donne-trop-dimportance-a-lexperience","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/spartoo-en-france-on-donne-trop-dimportance-a-lexperience\/","title":{"rendered":"Spartoo : \u201cEn France, on donne trop d\u2019importance \u00e0 l\u2019exp\u00e9rience\u201d"},"content":{"rendered":"

L\u2019entreprise sp\u00e9cialis\u00e9e dans la vente en ligne de pr\u00eat-\u00e0-porter f\u00eate ses dix ans d\u2019existence cette ann\u00e9e. Avec 130 millions de chiffre d\u2019affaires et une forte pr\u00e9sence \u00e0 l\u2019international, Spartoo est aujourd\u2019hui un acteur majeur du secteur. Boris Saragaglia, son PDG et son <\/strong>co-fondateur, continue d\u2019innover puisque depuis 2015, la marque a entam\u00e9, en France, une strat\u00e9gie de d\u00e9veloppement de magasins. Entretien.<\/strong><\/p>

\u00a0<\/p>

Spartoo f\u00eate, en 2016, ses 10 ans d\u2019existence. Quel bilan tirez-vous ?<\/h3>

Plus que positif. Nous atteignons aujourd\u2019hui les 130 millions de chiffre d\u2019affaires annuel et nous sommes pr\u00e9sents dans une vingtaine de pays. D\u2019ailleurs, plus de 50 % de notre activit\u00e9 est r\u00e9alis\u00e9e \u00e0 l\u2019international. Nous recensons plus de 3 000 marques sur Spartoo. Un travail qui a pu \u00eatre r\u00e9alis\u00e9 gr\u00e2ce \u00e0 nos \u00e9quipes (pr\u00e8s de 400 personnes aujourd\u2019hui) et \u00e0 notre t\u00e9nacit\u00e9. En dix ans, il y a eu des moments exaltants et d\u2019autres plus difficiles.<\/p>

\u00a0<\/p>

Quelles ont \u00e9t\u00e9 les principales difficult\u00e9s auxquelles vous avez d\u00fb faire face au moment du lancement de Spartoo?<\/h3>

Il a fallu convaincre les partenaires. Vendre des chaussures sur Internet, il y a dix ans, cela ne se faisait pas. Les marques pr\u00e9f\u00e9raient \u00eatre pr\u00e9sentes en magasins pour \u00eatre plus visibles. La gestion des \u00e9quipes \u00e9galement n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 une chose simple. Car quand vous g\u00e9rez une \u00e9quipe de 4 personnes ce n\u2019est pas la m\u00eame chose que lorsque vous managez 400 collaborateurs. Humainement il faut progresser, mettre de l\u2019eau dans son vin. Ce ne fut pas facile pour moi, surtout que j\u2019ai un temp\u00e9rament assez fougueux. Mais la principale difficult\u00e9 fut ma jeunesse. Quand j\u2019ai co-fond\u00e9 Spartoo, j\u2019avais 23\u00a0ans et venais de finir mes \u00e9tudes (Boris Saragaglia est dipl\u00f4m\u00e9 de l\u2019\u00c9cole des Mines et d\u2019HEC, ndlr)<\/em>. Sauf que quand vous \u00eates jeune et que vous ambitionnez de r\u00e9aliser un chiffre d\u2019affaires de 100 millions d\u2019euros en cinq ans, on vous prend pour un fou. Alors \u00e9videmment, on ne me le disait pas, mais on ne me prenait pas au s\u00e9rieux.<\/p>

\u00a0<\/p>

D\u2019apr\u00e8s vous, pourquoi ?<\/h3>

Car en France on juge la jeunesse et on donne beaucoup trop d\u2019importance \u00e0 l\u2019exp\u00e9rience. Si cela a des avantages, cela pose aussi des probl\u00e8mes. Car l\u2019exp\u00e9rience, c\u2019est quelque chose de fig\u00e9, alors qu\u2019il faut savoir s\u2019adapter. Je pense que la jeunesse, malgr\u00e9 le manque d\u2019exp\u00e9rience, a davantage cette capacit\u00e9 d\u2019adaptation et de compr\u00e9hension des enjeux de la soci\u00e9t\u00e9 dans laquelle elle \u00e9volue.<\/p>

\u00a0<\/p>

Maintenant que vous \u00eates \u00e0 la t\u00eate d\u2019une entreprise en croissance, lorsque vous recrutez de nouveaux collaborateurs, l\u2019exp\u00e9rience est-elle un crit\u00e8re que vous prenez en compte ?<\/h3>

C\u2019est un \u00e9l\u00e9ment secondaire pour moi. Pour mes collaborateurs, je m\u2019int\u00e9resse \u00e0 deux choses : leur personnalit\u00e9 et leur capacit\u00e9 \u00e0 avoir une t\u00eate bien faite. 80 % de nos \u00e9quipes ne proviennent pas forc\u00e9ment du secteur ou du m\u00e9tier dans lequel elles \u00e9voluent aujourd\u2019hui. Ce que l\u2019on recherche avant tout c\u2019est de l\u2019adaptabilit\u00e9, de la vivacit\u00e9 dans l\u2019analyse et une mani\u00e8re de r\u00e9fl\u00e9chir qui colle \u00e0 nos valeurs d\u2019entreprise.<\/p>

\u00a0<\/p>

Avec Spartoo, vous vous \u00eates lanc\u00e9s sur un secteur concurrentiel : la vente en ligne, notamment pour le pr\u00eat-\u00e0-porter. Comment faites-vous pour vous d\u00e9marquer ?<\/h3>

En apportant une offre la plus large possible. Avec 300 000 produits, nous avons la gamme la plus grande en Europe (contre 150 000 pour Zalando et 50 000 pour Sarenza 1), un aspect qui est tr\u00e8s important pour les consommateurs, notamment sur Internet. Nous avons \u00e9galement lanc\u00e9 nos marques propres, en 2013. Aujourd\u2019hui, nous en avons d\u00e9velopp\u00e9 une dizaine, couvrant l\u2019ensemble des typologies de clients (Betty London, pour les femmes CSP +, Moony Mood, destin\u00e9 davantage aux jeunes ou bien Fericelli, une marque plut\u00f4t luxe). Aujourd\u2019hui, elles repr\u00e9sentent 10 % de notre chiffre d\u2019affaires et enregistrent une croissance annuelle de 50 % environ.<\/p>

<\/h3>

Vous avez \u00e9galement commenc\u00e9 \u00e0 d\u00e9velopper un r\u00e9seau de magasins physiques. Pourquoi ce choix ?<\/h3>

Cette strat\u00e9gie, qui a pris forme l\u2019ann\u00e9e derni\u00e8re, a pour objectif d\u2019humaniser la relation avec nos clients. Car nous pensons qu\u2019il est important d\u2019aller \u00e0 leur rencontre. La premi\u00e8re boutique a ouvert ses portes \u00e0 Grenoble, en mars 2015. Aujourd\u2019hui, nous poss\u00e9dons une quinzaine de points de vente, situ\u00e9s autour de Grenoble et nous souhaitons, d\u2019ici \u00e0 cinq ans atteindre la centaine de magasins, avec une forte pr\u00e9sence dans l\u2019est de la France, Paris inclus.<\/p>

<\/h3>

Pour le moment, vous avez ax\u00e9 majoritairement votre d\u00e9veloppement en Rh\u00f4ne-Alpes. Pourquoi ?<\/h3>

Nous avons une strat\u00e9gie de densification autour de la ville de Grenoble, dont l\u2019entreprise est originaire. Nous avons implant\u00e9 nos premiers magasins autour de cette agglom\u00e9ration, comme un escargot, dans le but d\u2019\u00eatre proche des \u00e9quipes. Avoir une forte proximit\u00e9 entre les diff\u00e9rents magasins \u00e9tait primordial, notamment pour la communication et la formation. En mati\u00e8re de localisation, nous visons des emplacements dans des villes moyennes. Orange, Clermont-Ferrand, Annecy sont par exemple de r\u00e9centes ouvertures.<\/p>

\u00a0<\/p>

Passer d\u2019une strat\u00e9gie de pureplayer \u00e0 une strat\u00e9gie de d\u00e9veloppement de magasins n\u2019est pas simple. Comment avez-vous rassur\u00e9 vos \u00e9quipes en adoptant ce nouveau virage ? N\u2019ont-elles pas \u00e9t\u00e9 surprises de la vitesse de d\u00e9ploiement de votre r\u00e9seau de points de vente ?<\/h3>

Chez Spartoo, nous communiquons beaucoup avec nos collaborateurs, notamment sur le sens de notre strat\u00e9gie et sur ce que nous entreprenons. Notre culture d\u2019entreprise repose beaucoup sur la capacit\u00e9 de nos \u00e9quipes \u00e0 s\u2019adapter. Donc elles ne sont pas surprises de notre vitesse de d\u00e9veloppement, au contraire. Le d\u00e9ploiement des magasins \u00e9tait la suite logique pour notre entreprise. Il y avait une forte attente de notre client\u00e8le pour avoir des boutiques Spartoo afin de les conseiller et les accompagner.<\/p>

\u00a0<\/p>

Plus d\u2019un an apr\u00e8s l\u2019ouverture du premier point de vente, quels sont les taux de fr\u00e9quentation ?<\/h3>

La fr\u00e9quentation reste bonne mais la transformation est assez difficile. Nous travaillons \u00e9norm\u00e9ment pour l\u2019am\u00e9liorer, notamment en proposant une strat\u00e9gie omnicanale compl\u00e8te. Ainsi, les vendeurs sont \u00e9quip\u00e9s de t\u00e9l\u00e9phones et\/ou de tablettes afin de proposer un maximum de produits et de pouvoir commander les r\u00e9f\u00e9rences manquantes. L\u2019objectif : atteindre 5 000 euros de chiffre d\u2019affaires par m\u00e8tre carr\u00e9 d\u2019ici \u00e0 deux \u00e0 trois ans pour nos magasins. Une \u00e9tape que l\u2019on a presque franchie pour notre premier magasin de Grenoble.<\/p>

\"INAUGURATION<\/p>

Cette difficult\u00e9 d\u2019amorcer la transformation en magasin est-elle due au fait que vous \u00e9tiez une entreprise connue pour sa dimension 100 % Web ? Les consommateurs ont-ils du mal \u00e0 vous faire confiance en tant qu\u2019enseigne physique ?<\/h3>

Non pas du tout. Il faut savoir que les deux tiers des clients qui viennent dans nos magasins sont des consommateurs qui ne connaissaient pas Spartoo. La difficult\u00e9 est surtout li\u00e9e \u00e0 la conjoncture : il y a un taux de ch\u00f4mage \u00e9lev\u00e9 et un taux d\u2019imposition qui ne fait qu\u2019augmenter depuis dix ans. M\u00e9caniquement, les m\u00e9nages ont moins d\u2019argent \u00e0 d\u00e9penser et ont tendance \u00e0 faire attention \u00e0 leur budget pour le r\u00e9-allouer \u00e0 d\u2019autres choses. Les achats sont donc plus espac\u00e9s sur les \u00e9quipements de la personne.<\/p>

\u00a0<\/p>

Envisagez-vous que votre strat\u00e9gie de vous d\u00e9ployer en magasins physiques ne fonctionne pas ?<\/h3>

J\u2019envisage tout. Aujourd\u2019hui je n\u2019ai pas la solution mais je pense que le cap est bon. Il faut juste trouver le bon chemin pour y arriver. Un chemin qui sera encore sem\u00e9 d\u2019embuches, comme ces dix derni\u00e8res ann\u00e9es. Mais c\u2019est \u00e0 la fois exaltant et exigeant.<\/p>

\u00a0<\/p>

Pour vous d\u00e9velopper, pensez-vous \u00e0 la franchise ?<\/h3>

C\u2019est un sujet auquel nous ne pensons pas, pour le moment sur le court terme. Car nous avons la volont\u00e9 de bien ma\u00eetriser ce que nous faisons. Mais une fois les premi\u00e8res \u00e9tapes franchies, nous savons que ce sera un tr\u00e8s bon moyen de nous d\u00e9velopper.<\/p>

\u00a0<\/p>

Enfin, quel regard portez-vous sur le consommateur aujourd\u2019hui ? Diriez-vous qu\u2019il effectue davantage ses achats en magasin ou sur Internet ?<\/h3>

Cela d\u00e9pend avant tout du degr\u00e9 de maturit\u00e9 du consommateur vis-\u00e0-vis d\u2019Internet et de l\u2019usage qu\u2019il en fait. Globalement, plus on a de l\u2019argent, moins on craindra d\u2019acheter sur le Web. A contrario, quand vous \u00eates des consommateurs avec un faible pouvoir d\u2019achat, vous \u00eates davantage plus craintif et vous recherchez le conseil en magasin. Ce sont vraiment des comportements vari\u00e9s qui \u00e9voluent selon la cat\u00e9gorie socio-professionnelle et la tranche d\u2019\u00e2ge du consommateur.\u00a0 Mais il ne faut pas oublier que 85 % \u00e0 90 % du business se fait en magasin.<\/p>

1 : Ce chiffre n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 confirm\u00e9 par la marque.<\/em><\/p>

\u00a0<\/p>

Carte d\u2019identit\u00e9 Spartoo<\/h4>

Date de lancement : 2006
\nPays : France
\nActivit\u00e9 : vente en ligne et physique de pr\u00eat-\u00e0-porter et chaussures
\nFondateurs : Boris Saragaglia, J\u00e9r\u00e9mie Touchard et Paul Lorne
\nChiffre d\u2019affaires : 130 millions d\u2019euros en 2015
\nEffectifs : 400 personnes environ
\nMarques r\u00e9f\u00e9renc\u00e9es : 3 000 (et 300 000 r\u00e9f\u00e9rences)
\nNombre de points de vente physiques : 15
\nObjectif d\u2019ici \u00e0 2010 : atteindre les 100 boutiques<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

L\u2019entreprise sp\u00e9cialis\u00e9e dans la vente en ligne de pr\u00eat-\u00e0-porter f\u00eate ses dix ans d\u2019existence cette ann\u00e9e. Avec 130 millions de chiffre d\u2019affaires et une forte pr\u00e9sence \u00e0 l\u2019international, Spartoo est aujourd\u2019hui un acteur majeur du secteur. Boris Saragaglia, son PDG et son co-fondateur, continue d\u2019innover puisque depuis 2015, la marque a entam\u00e9, en France, une<\/p>\n","protected":false},"author":18,"featured_media":1200,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_seopress_robots_primary_cat":"","_seopress_titles_title":"","_seopress_titles_desc":"","_seopress_robots_index":"","footnotes":""},"categories":[10,7],"tags":[],"class_list":["post-1199","post","type-post","status-publish","format-standard","has-post-thumbnail","hentry","category-interviews-management","category-management"],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1199","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/users\/18"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1199"}],"version-history":[{"count":4,"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1199\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":16161,"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1199\/revisions\/16161"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/media\/1200"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1199"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=1199"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=1199"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}