Doucement, le Forfait Mobilit\u00e9s Durables (FMD) trouve sa place<\/strong>. Lanc\u00e9 en 2020 et facultatif, il aurait \u00e9t\u00e9 d\u00e9ploy\u00e9 dans 38 % des entreprises priv\u00e9es \u00e0 fin avril 2022<\/strong>, selon le barom\u00e8tre de l\u2019Agence de l\u2019environnement et de la ma\u00eetrise de l\u2019\u00e9nergie (Ademe). Un chiffre encore faible mais prometteur puisqu\u2019il marque une progression de 12 points en un an. Surtout, 40 % des employeurs envisagent de l\u2019adopter dans le futur<\/strong>. Concr\u00e8tement, le FMD vise \u00e0 encourager les salari\u00e9s \u00e0 utiliser des modes de transport durables (v\u00e9los, trottinettes, scooters, autopartage\u2026)<\/strong> pour leurs trajets domicile-travail, \u00e0 travers le versement d\u2019un forfait d\u00e9fiscalis\u00e9 et exon\u00e9r\u00e9 de charges sociales. Libre aux employeurs de d\u00e9finir, avec les salari\u00e9s, les modes de transport autoris\u00e9s. Selon le m\u00eame barom\u00e8tre, 93 % des entreprises l\u2019ont ouvert au v\u00e9lo et 56 % au co-voiturage. Mais seulement 13 % acceptent la trottinette, per\u00e7ue comme trop accidentog\u00e8ne<\/strong>.<\/p> Pour convaincre les entreprises, plusieurs leviers sont actionn\u00e9s, \u00e0 commencer par le rel\u00e8vement du plafond du FMD qui peut grimper jusqu\u2019\u00e0 700 \u20ac pour les entreprises priv\u00e9es et m\u00eame 800 \u20ac en cas de cumul avec le remboursement d\u2019un abonnement de transport collectif<\/strong>. Depuis d\u00e9cembre, un d\u00e9cret rel\u00e8ve \u00e9galement le montant pour la fonction publique, \u00e0 300 \u20ac. Par ailleurs, il convient de rendre plus simple la mise en \u0153uvre. Parmi les entreprises qui ont d\u00e9ploy\u00e9 le FMD, 65 % disent en effet avoir rencontr\u00e9 des difficult\u00e9s (cumul des dispositifs, gestion RH\u2026)<\/strong>. Enfin, il est n\u00e9cessaire de continuer \u00e0 communiquer sur ses avantages\u00a0: au-del\u00e0 d\u2019accompagner les changements dans le cadre d\u2019une politique RSE, le forfait est un moyen pour l\u2019entreprise de valoriser sa marque et d\u2019attirer de nouveaux talents.<\/p> Entr\u00e9 en vigueur le 1er janvier 2022 pour encourager les modes de transports alternatifs \u00e0 la voiture individuelle thermique, le Titre Mobilit\u00e9 compl\u00e8te le FMD et s\u2019inspire du c\u00e9l\u00e8bre Titre Restaurant<\/strong>. Cette solution, qui se pr\u00e9sente sous la forme d\u2019une carte pr\u00e9pay\u00e9e virtuelle, permet aux employeurs de prendre en charge tout ou partie des frais de transports engag\u00e9s par leurs salari\u00e9s. Libre \u00e0 l\u2019employeur de fixer le montant allou\u00e9, d\u2019y inclure les offres rattach\u00e9es au FMD mais aussi d\u2019autres d\u00e9penses comme les primes carburants ou l\u2019achat d\u2019un v\u00e9lo \u00e9lectrique<\/strong>. Selon une enqu\u00eate r\u00e9alis\u00e9e par l\u2019application Freenow d\u00e9di\u00e9e aux mobilit\u00e9s (VTC, v\u00e9los, trottinettes\u2026), 60 % des candidat(e)s \u00e9pluchent d\u00e9sormais les avantages offerts avant d\u2019accepter un poste. Le Titre Mobilit\u00e9 est l\u2019un de ces avantages et pourrait \u00e0 moyen terme d\u00e9tr\u00f4ner la voiture de soci\u00e9t\u00e9, d\u2019autant qu\u2019une partie de la g\u00e9n\u00e9ration Z \u2013 qui repr\u00e9sentera 27 % des actifs en 2025 \u2013 n\u2019a pas le permis de conduire.<\/p> Ces arguments ont pouss\u00e9 Freenow \u00e0 lancer, le 1er f\u00e9vrier dernier, sa propre carte d\u00e9di\u00e9e au paiement de services de mobilit\u00e9s, qu\u2019ils soient accessibles ou non via son application. \u00ab\u00a0Les entreprises peuvent ainsi garder le contr\u00f4le sur les budgets allou\u00e9s, tout en offrant de nouvelles options aux salari\u00e9s. Il s\u2019agit d\u2019un r\u00e9el avantage pour attirer ou retenir les talents<\/strong><\/em>\u00ab\u00a0, explique Benjamin Giovanni, responsable grands comptes Europe. Cette nouvelle solution s\u2019ajoute \u00e0 celles de nombreux autres acteurs. Edenred entend reproduire le succ\u00e8s de son Ticket Restaurant avec son Ticket Mobilit\u00e9, \u00e0 travers une carte unique qui permet de r\u00e9gler les d\u00e9penses alimentaires et de mobilit\u00e9s<\/strong>. Et une multitude de start-ups, sp\u00e9cialistes des nouvelles mobilit\u00e9s ou des RH, ont pris cette voie depuis quelques mois, comme Betterway, Worklife ou Swile qui a fait son succ\u00e8s en d\u00e9mat\u00e9rialisant les titres-restaurants et ch\u00e8ques-vacances.<\/p> C\u2019est l\u2019un des enjeux forts des prochaines ann\u00e9es. Il se mat\u00e9rialise avec le \u00a0\u00bb\u00a0MaaS\u00a0\u00ab\u00a0, pour Mobility as a Service<\/strong>. Il s\u2019agit d\u2019une plateforme regroupant diverses offres (transports publics, taxis, VTC, engins partag\u00e9s\u2026) sur une m\u00eame application pour smartphone\u00a0; le couteau suisse de la mobilit\u00e9 en quelques sorte ! De quoi s\u00e9duire les entreprises \u00e0 la recherche de solutions globales pour mieux g\u00e9rer les d\u00e9placements tout en am\u00e9liorant la vie de leurs salari\u00e9s. Ainsi, la SNCF ambitionne de devenir un acteur majeur \u00e0 travers son application SNCF Connect<\/strong>. Mais les bugs \u00e0 son lancement, d\u00e9but 2022, t\u00e9moigne de la complexit\u00e9 technologique\u00a0: pas facile d\u2019agr\u00e9ger une offre fragment\u00e9e entre divers op\u00e9rateurs, disparate d\u2019une ville \u00e0 l\u2019autre. D\u2019autres transporteurs, comme la RATP avec son application Bonjour RATP, sont dans les starting-blocks. Mais ces solutions se limitent souvent \u00e0 une agglom\u00e9ration, parfois un pays. Uber et Freenow travaillent \u00e0 proposer une offre mondiale qui r\u00e9pond notamment aux besoins des voyageurs d\u2019affaires, \u00e0 travers Uber for Business et Freenow For Business. Quitte \u00e0 surprendre\u00a0! Ainsi, apr\u00e8s les v\u00e9los et trottinettes, Uber a int\u00e9gr\u00e9 l\u2019an dernier les taxis \u00e0 son application, en compl\u00e9ment des VTC qui ont fait son succ\u00e8s<\/strong>. De son c\u00f4t\u00e9, Freenow avance \u00e0 grande vitesse, avec une offre disponible dans dix pays europ\u00e9ens et sept villes fran\u00e7aises. Apr\u00e8s l\u2019int\u00e9gration \u00e0 son application de plusieurs op\u00e9rateurs (autopartage avec Sharenow et r\u00e9cemment Zity, v\u00e9los et trottinettes avec Dott, Tier et Voi, scooters avec Cooltra\u2026), la plateforme a ajout\u00e9 les taxis ind\u00e9pendants (\u00e0 Paris) depuis quelques mois. Prochaine \u00e9tape\u00a0: l\u2019int\u00e9gration des transports publics. Disponible en Allemagne, cette option devrait \u00eatre propos\u00e9e en France courant 2023, avec la possibilit\u00e9 d\u2019acheter des tickets ou de recharger un pass.<\/p> Le partage est une solution pour limiter l\u2019engorgement des villes et r\u00e9duire les \u00e9missions de CO2<\/sub><\/strong>. Le v\u00e9lo fait la course en t\u00eate. Selon une \u00e9tude du sp\u00e9cialiste de la data Kantar, leur circulation dans les grandes villes du monde augmentera de 18 % d\u2019ici \u00e0 2030. Au-del\u00e0, les regards se tournent vers les services de \u00ab\u00a0free floating\u00a0\u00bb (location et restitution d\u2019un v\u00e9hicule n\u2019importe o\u00f9 dans la rue). Plusieurs leaders proposant v\u00e9los et trottinettes ont \u00e9merg\u00e9 en une poign\u00e9e d\u2019ann\u00e9es, comme Dott, Lime ou Tier<\/strong>. Du c\u00f4t\u00e9 des scooters, citons Cityscoot, Yego ou l\u2019espagnol Cooltra d\u00e9barqu\u00e9 \u00e0 Paris en 2021. Les chiffres de la start-up Fluctuo, sp\u00e9cialis\u00e9e dans le traitement des donn\u00e9es de micromobilit\u00e9s en Europe, confirment l\u2019engouement\u00a0: +60 % pour les v\u00e9los partag\u00e9s en 2022, +30 % pour les trottinettes et +10 \u00e0 15 % pour les scooters. \u00ab\u00a0Mais cette croissance est li\u00e9e en partie \u00e0 l\u2019augmentation du parc. En revanche, le nombre de trajets par engin plafonne<\/em>\u00ab\u00a0, analyse le PDG Julien Chamussy. De quoi faire craindre quelques nuages dans les prochains mois, \u00e0 commencer par le d\u00e9bat sur la place des trottinettes. Bordeaux a r\u00e9organis\u00e9 son offre avec deux op\u00e9rateurs autoris\u00e9s, Lyon a durci ses r\u00e8gles, Marseille s\u2019\u00e9nerve et les Parisiens ont vot\u00e9 contre les trottinettes en libre-service le 2 avril dernier<\/strong>. Autre difficult\u00e9\u00a0: le co\u00fbt de la gestion des batteries pourrait flamber avec la hausse des prix de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 et mettre \u00e0 mal un mod\u00e8le fragile. \u00ab\u00a0Certains op\u00e9rateurs pourraient revoir leurs ambitions \u00e0 la baisse et se focaliser sur la rentabilit\u00e9 plut\u00f4t que la croissance<\/em>\u00ab\u00a0, pr\u00e9dit Julien Chamussy. En parall\u00e8le, des concentrations ne sont pas \u00e0 exclure\u00a0; tout comme pour l\u2019autopartage, autre secteur \u00e9conomiquement incertain mais que les g\u00e9ants de l\u2019automobile lorgnent avec gourmandise<\/strong>. Volkswagen s\u2019est r\u00e9cemment empar\u00e9 d\u2019Europcar Mobility Group (et de sa marque d\u2019autopartage Ubeeqo) et veut en faire un \u00ab\u00a0fournisseur de mobilit\u00e9 leader\u00a0\u00bb. De son c\u00f4t\u00e9, Stellantis (Peugeot, Fiat), d\u00e9j\u00e0 propri\u00e9taire de Free2Move, a rachet\u00e9 Sharenow, autre acteur majeur du march\u00e9. Et Renault parie sur Zit<\/strong>y. La bataille de l\u2019autopartage ne fait que commencer\u00a0!<\/p> \u00a0<\/p> \u00a0<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Pour r\u00e9pondre aux d\u00e9fis environnementaux et aux attentes des salari\u00e9s, la mobilit\u00e9 urbaine s\u2019adapte et devient multimodale, plus diversifi\u00e9e, plus propre et plus partag\u00e9e. Les nouveaux enjeux obligent les entreprises \u00e0 repenser leur strat\u00e9gie.D\u00e9velopper le forfait mobilit\u00e9 durablesDoucement, le Forfait Mobilit\u00e9s Durables (FMD) trouve sa place. 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