{"id":2346,"date":"2018-09-13T12:57:02","date_gmt":"2018-09-13T10:57:02","guid":{"rendered":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/travailleurs-independants-vers-la-fin-du-salariat-a-la-papa\/"},"modified":"2023-07-18T10:05:01","modified_gmt":"2023-07-18T08:05:01","slug":"travailleurs-independants-vers-la-fin-du-salariat-a-la-papa","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/travailleurs-independants-vers-la-fin-du-salariat-a-la-papa\/","title":{"rendered":"Travailleurs ind\u00e9pendants : vers la fin du \u201csalariat \u00e0 la papa\u201d ?"},"content":{"rendered":"

Le futur du travail appartient-il aux freelances et aux pluri-actifs ? Le 12 septembre,\u00a0l\u2019Observatoire du travail ind\u00e9pendant organisait un \u00e9v\u00e8nement consacr\u00e9\u00a0\u00e0 cette question : \u201cFuture of Work\u201d. L\u2019occasion d\u2019explorer les enjeux li\u00e9s \u00e0 la mont\u00e9e des travailleurs ind\u00e9pendants \u2013 en particulier en mati\u00e8re de protection sociale.<\/h2>

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Nous dirigeons-nous vers une soci\u00e9t\u00e9 de freelances ? Comment aider ces derniers \u00e0 ne pas plonger dans la pr\u00e9carit\u00e9 ? Et comment les entreprises peuvent-elles s\u2019adapter \u00e0 ce march\u00e9 du travail en mutation ? Le 12 septembre 2018,\u00a0l\u2019Observatoire du travail ind\u00e9pendant organisait un \u00e9v\u00e8nement consacr\u00e9 aux nouvelles formes d\u2019emploi ind\u00e9pendant : \u201cFuture of Work<\/a>\u201d. Une matin\u00e9e de d\u00e9bats,\u00a0durant laquelle il a \u00e9t\u00e9 question de portage salarial, de temps partag\u00e9, de coop\u00e9ratives, de micro-entrepreneuriat, de coworking et de \u201cplate-formisation de l\u2019\u00e9conomie\u201d.<\/p>

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La mont\u00e9e des travailleurs ind\u00e9pendants\u2026<\/h3>

Le nombre de travailleurs ind\u00e9pendants fran\u00e7ais varie selon leur d\u00e9finition. L\u2019Insee en compte 2,3 millions<\/a>, en les d\u00e9finissant comme des \u201cnon-salari\u00e9s, sans liens de subordination juridique\u201d<\/em> \u00e0 l\u2019\u00e9gard d\u2019un donneur d\u2019ordre. Mais sont pris en compte les agriculteurs, artisans et professions lib\u00e9rales.\u00a0D\u2019o\u00f9 la d\u00e9finition plus restreinte de\u00a0l\u2019EFIP<\/a> (European Forum of Independent Professionals), qui d\u00e9finit les \u201ciPros\u201d comme des \u201ctravailleurs sans employ\u00e9s, exer\u00e7ant une activit\u00e9 de service et\/ou de prestation intellectuelle dans les secteurs ne relevant pas de l\u2019agriculture, de l\u2019artisanat et du commerce\u201d.<\/em><\/p>

\"future-of-work-freelances\"<\/p>

Les \u201ciPros\u201d sont ainsi des travailleurs hautement qualifi\u00e9s, qui louent leurs services aux entreprises directement ou via des plate-formes num\u00e9riques. Certains\u00a0sont auto-entrepreneurs, d\u2019autres\u00a0sont en entreprise individuelle ou\u00a0ont recours \u00e0 une soci\u00e9t\u00e9 de portage salarial.\u00a0Selon l\u2019EFIP, le nombre de ces iPros en France\u00a0serait de 830 000 \u2013 contre 545 000 en 2008, leur nombre augmentant de 11,5 % par an, face \u00e0 des CDD et CDI en stagnation.\u00a0Ils repr\u00e9senteraient, finalement, 10 % de la population active.<\/p>

Mais qu\u2019ils soient 2,8 millions ou 830 000, les intervenants de \u201cFuture of Work\u201d sont unanimes : nous assistons \u00e0 une mont\u00e9e en puissance de ces travailleurs ind\u00e9pendants. Leur d\u00e9veloppement\u00a0s\u2019explique, selon une \u00e9tude men\u00e9e par\u00a0Fran\u00e7oise Gri<\/a>,\u00a0cr\u00e9atrice de Talk4<\/a>\u00a0(une plate-forme\u00a0collaborative\u00a0utilisable en interne et en externe), par la digitalisation des entreprises, par la cr\u00e9ation du statut d\u2019auto-entrepreneur en 2008, mais aussi par \u201cun d\u00e9sir de sens, de libert\u00e9, d\u2019\u00e9panouissement et d\u2019accomplissement au travail\u201d,<\/em> que le salariat ne garantirait pas forc\u00e9ment.<\/p>

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\u2026 Et des \u201cslashers\u201d<\/h3>

Dans le m\u00eame temps, souligne Guillaume Cairou,\u00a0pr\u00e9sident du groupe Didaxis-Hiworkers<\/a> et fondateur de l\u2019Observatoire du travail ind\u00e9pendant, se d\u00e9veloppe une autre forme de travail : le \u201cslashing<\/a>\u201d, ou pluriactivit\u00e9. Tout ne s\u2019organise plus, comme autrefois, \u201cautour du graal\u00a0qu\u2019\u00e9tait le CDI, et de plus en plus de travailleurs ont plusieurs activit\u00e9s\u201d,<\/em> en dehors de leur job. Ces \u201cslashers<\/a>\u201d seraient\u00a0plus de 4,5 millions de personnes en France<\/a>,\u00a0soit 16\u2009% des actifs,\u00a0d\u2019apr\u00e8s un sondage r\u00e9alis\u00e9 pour le salon SME<\/a> (d\u00e9di\u00e9 aux cr\u00e9ateurs \/ dirigeants de startup et de TPE) en 2015. Et selon Ipsos, qui a r\u00e9alis\u00e9 une \u00e9tude sur le travail ind\u00e9pendant<\/a> \u00e0 l\u2019occasion de \u201cFuture of Work\u201d, pr\u00e8s de 28 % des travailleurs salari\u00e9s seraient int\u00e9ress\u00e9s par une activit\u00e9 ind\u00e9pendante.<\/p>