{"id":2555,"date":"2018-10-02T14:46:56","date_gmt":"2018-10-02T12:46:56","guid":{"rendered":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/suisse-lexigence-a-portee-de-job\/"},"modified":"2023-07-18T10:05:43","modified_gmt":"2023-07-18T08:05:43","slug":"suisse-lexigence-a-portee-de-job","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/suisse-lexigence-a-portee-de-job\/","title":{"rendered":"Suisse : l\u2019exigence \u00e0 port\u00e9e de job"},"content":{"rendered":"

Au c\u0153ur de l\u2019Europe, la Suisse offre de bonnes perspectives de carri\u00e8re pour les cadres. Mais attention, si les salaires sont plus \u00e9lev\u00e9s, c\u2019est parce que le co\u00fbt de la vie sur place l\u2019est aussi.<\/h2>

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\nPetit pays propose belles opportunit\u00e9s pour travailler. S\u2019il fallait \u00e9crire une petite annonce pour la Suisse, ce serait cette phrase. Parce que ce territoire de 41 285 km2, n\u2019a pas assez de jeunes dipl\u00f4m\u00e9s pour couvrir les besoins des entreprises. \u201cPour combler, c\u2019est une immigration choisie, \u00e0 la fois pour les m\u00e9tiers que les Suisses ne veulent plus exercer comme le BTP ou l\u2019h\u00f4tellerie\/restauration et pour des postes qualifi\u00e9s\u201d, analyse David Talerman, fondateur du site travailler-en-suisse.ch et auteur de Travailler et vivre en Suisse (aux \u00e9ditions Gualino). Ce qui sous-entend de bonnes opportunit\u00e9s mais attention, le recruteur suisse n\u2019en est pas moins exigeant. S\u2019il ne trouve pas chaussure \u00e0 son pied, il pr\u00e9f\u00e9rera laisser le poste vacant.<\/p>

Que l\u2019on se rassure, les intentions d\u2019embauche sont quand m\u00eame l\u00e0 : \u201cPour les cadres, elles concernent principalement les secteurs de l\u2019assurance, l\u2019informatique, la finance et la pharmacie\u201d, pr\u00e9cise Romain Hofer, porte-parole de Manpower Suisse. \u201dDepuis plusieurs ann\u00e9es, on constate des carences de profils d\u2019ing\u00e9nieurs alors que le march\u00e9 suisse est tr\u00e8s pointu, le secteur de l\u2019industrie \u00e9tant fortement pr\u00e9sent. Les services sont assez d\u00e9velopp\u00e9s, ce qui n\u00e9cessite des informaticiens sp\u00e9cialis\u00e9s en digital, globalement plusieurs dizaines de milliers de postes sont \u00e0 pourvoir\u201d, explique David Talerman.<\/p>

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Grandes villes vs campagne<\/h3>

Le pays est divis\u00e9 en trois grandes r\u00e9gions selon les langues parl\u00e9es. \u00c0 l\u2019ouest, proche de la France, la Suisse romande, o\u00f9 le fran\u00e7ais est d\u2019usage, \u201caussi connue pour l\u2019horlogerie\u201d pr\u00e9cise Romain Hofer. La Suisse italienne, ou l\u2019italien r\u00e8gne, n\u2019est pas forc\u00e9ment constitu\u00e9e de beaucoup d\u2019entreprises internationales mais plut\u00f4t d\u2019industries, \u201cc\u2019est une r\u00e9gion assez particuli\u00e8re\u201d, tranche-t-il. Enfin, la Suisse al\u00e9manique, o\u00f9 les habitants parlent le suisse-allemand, concentre majoritairement des entreprises orient\u00e9es \u00e0 l\u2019international, avec de grandes structures. \u201cLa r\u00e9gion zurichoise est le berceau du digital et de la fintech. Le monde bancaire genevois d\u2019aujourd\u2019hui sera \u00e0 Zurich demain\u201d. Quand vous pensez Suisse, les villes de Zurich, Gen\u00e8ve ou B\u00e2le vous viennent \u00e0 l\u2019esprit. Mais il serait dommage de se limiter aux grandes villes selon David Talerman\u00a0: \u201cLes opportunit\u00e9s d\u2019emploi se cachent partout. Il y a des p\u00e9pites dans des coins moins connus, des cantons truff\u00e9s de PME, parfois ultra innovantes, ou qui sont leaders sur leur march\u00e9. Il y a une richesse d\u2019emplois et de technicit\u00e9 dans tout le pays\u201d. Parmi les entreprises suisses, 89,8 % sont des PME. Elles repr\u00e9sentent 70 % des emplois.<\/p>

Ces r\u00e9gions impliquent forc\u00e9ment de parler la langue concern\u00e9e, en plus de l\u2019anglais, \u201cle minimum syndical\u201d, selon David Talerman. Attention, ce n\u2019est pas parce qu\u2019une partie des habitants parle notre langue que nous fonctionnons de la m\u00eame mani\u00e8re. C\u2019est une culture diff\u00e9rente et donc une fa\u00e7on de travailler et de manager qui n\u2019est pas la n\u00f4tre. Par exemple, priv\u00e9 et professionnel ne se m\u00e9langent pas, \u201cc\u2019est une question de lieux et de moments\u201d, pr\u00e9cise David Talerman. Il faut \u00e9galement savoir que les habitants sont consult\u00e9s, tous les trimestres, sur des questions touchant \u00e0 la ville ou au canton. \u201cC\u2019est pareil dans les entreprises. Un chef d\u2019\u00e9quipe demande toujours l\u2019avis de ses collaborateurs avant de prendre une d\u00e9cision\u201d, pr\u00e9vient-il.<\/p>

Tous les moyens sont bons pour candidater dans des entreprises suisses mais le r\u00e9seau a son importance. En ligne, c\u2019est LinkedIn qui remporte tous les suffrages et Xing pour la partie al\u00e9manique. \u201cIdentifiez les personnes que vous connaissez qui travaillent dans des entreprises suisses. C\u2019est un point d\u2019entr\u00e9e pour prendre des informations, se renseigner sur les besoins des entreprises. C\u2019est pertinent m\u00eame s\u2019il n\u2019y a pas de job \u00e0 la cl\u00e9 tout de suite\u201d, conseille David Talerman. Dans la vraie vie, r\u00e9seauter signifie participer \u00e0 des \u00e9v\u00e9nements, pouvoir \u00e9changer avec des personnes cibl\u00e9es \u00e0 qui on peut montrer son int\u00e9r\u00eat. Quelques job boards sont incontournables comme jobup.ch pour la Suisse romande ou indeed.ch. Sans oublier qu\u2019il ne faut pas n\u00e9gliger le papier pour les annonces de certaines institutions publiques. \u201cPour une candidature spontan\u00e9e, il faut extr\u00eamement bien cibler les entreprises, avec une pointe d\u2019originalit\u00e9 comme une analyse un peu pouss\u00e9e de l\u2019entreprise, ou carr\u00e9ment une vraie proposition. Tout en s\u2019adressant \u00e0 la direction ou aux responsables de services, moins aux services RH\u201d, r\u00e9v\u00e8le Romain Hafer.<\/p>

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Le mythe des salaires<\/h3>

\u201cLes salaires tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9s de la Suisse sont un peu un fantasme. Il ne faut pas oublier que la vie y est ch\u00e8re selon o\u00f9 l\u2019on se trouve (loyer, assurance maladie \u00e0 payer\u2026 Ndlr), alerte David Talerman. Certes, la proposition peut para\u00eetre tr\u00e8s importante par rapport aux chiffres fran\u00e7ais mais il faut plut\u00f4t se r\u00e9f\u00e9rer aux tarifs nationaux\u201d. En 2016, le salaire mensuel m\u00e9dian suisse \u00e9tait de 6 502 francs suisses (environ 5 629 euros) mais il peut y avoir de grandes diff\u00e9rences selon le secteur. La finance, l\u2019industrie pharmaceutique ou le tabac sont r\u00e9put\u00e9s pour payer g\u00e9n\u00e9reusement, contrairement \u00e0 l\u2019h\u00f4tellerie-restauration ou le commerce de d\u00e9tail, variant de 4 825 \u00e0 un peu plus de 12 302 francs suisses par mois (de 4 179 \u00e0 10 656 euros). \u201cPour moi, un cadre sup\u00e9rieur gagne en moyenne un peu moins de 10 000 francs suisses par mois (environ 8 662 euros, Ndlr)\u201d, ajoute Romain Hafer. Un conseil ? M\u00eame si vous pouvez vous permettre de r\u00e9pondre \u201cje vous laisse me faire une proposition\u201d \u00e0 la question des salaires, alors que vous n\u2019\u00eates pas encore install\u00e9, ayez quand m\u00eame une id\u00e9e des grilles tarifaires, pour ne pas vous faire avoir.
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