En d\u00e9but de semaine, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux Retraites, avait tent\u00e9 de rassurer la CFE CGC et l\u2019Ugict CGT, en envisageant une <\/span>\u201cp\u00e9riode de transition\u201d<\/span><\/i> de 15 ans pour les cadres \u00e0 haut salaire, ainsi que le maintien de r\u00e9serves financi\u00e8res.\u00a0<\/span><\/p> \u201cPour que le futur r\u00e9gime \u2018universel\u2019 maintienne le niveau des pensions, il faudra constituer des r\u00e9serves ; ce que ne pr\u00e9voit pas le projet Delevoye. Nous lui avons expliqu\u00e9 ce point, et il l\u2019a reconnu, mais il n\u2019est pas Premier ministre, ce n\u2019est pas lui qui d\u00e9cide\u201d<\/span><\/i>, <\/span>nous indiquait Pierre Roger<\/span><\/a>, n\u00e9gociateur\u00a0de la CFE-CGC et d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 national \u00e0 la protection sociale. De son c\u00f4t\u00e9, l\u2019Ugict CGT s\u2019attendait ouvertement \u00e0<\/span> \u201cde la poudre aux yeux\u201d <\/span><\/i>de la part du gouvernement. Les deux syndicats de cadres demeuraient toutefois dispos\u00e9s \u00e0 <\/span>\u201ccontinuer les n\u00e9gociations\u201d <\/span><\/i>au-del\u00e0 des annonces d\u2019\u00c9douard Philippe.<\/span><\/p> \u00a0<\/p> Deux jours plus tard, apr\u00e8s le discours du Premier ministre, qui a d\u00e9voil\u00e9 l\u2019architecture de son projet de syst\u00e8me universel par points, les syndicats sont pass\u00e9s du scepticisme et de la prudence \u00e0 l\u2019appel \u00e0 la mobilisation.\u00a0<\/span><\/p> \u201cOn esp\u00e9rait une ouverture qui n\u2019a pas eu lieu. Le gouvernement n\u2019a fait que reprendre, in extenso, la proposition du haut-commissaire dans son rapport d\u2019origine, \u00e0 deux exceptions : une l\u00e9g\u00e8re augmentation du taux de cotisation pour les femmes ayant 3 enfants, et un \u00e9talement dans le temps pour \u00e9viter que la r\u00e9forme ne soit trop brutale\u201d<\/span><\/i>, r\u00e9sume Pierre Roger. Ainsi, la g\u00e9n\u00e9ration n\u00e9e en 2004 entrera directement dans le nouveau syst\u00e8me, mais les personnes n\u00e9es en 1975 et avant ne seront elles pas concern\u00e9es. Pour les autres, l\u2019entr\u00e9e dans le r\u00e9gime universel sera progressive.<\/span><\/p> \u201cLa p\u00e9riode de transition promise pour les cadres \u00e0 haut salaire ne se fera qu\u2019en fonction de leur date de naissance, et ceux qui sont n\u00e9s apr\u00e8s 1975 devront capitaliser aupr\u00e8s de leur banque ou de leur compagnie d\u2019assurance s\u2019ils veulent une retraite suppl\u00e9mentaire\u201d<\/span><\/i>, d\u00e9plore le syndicaliste.<\/span><\/p> Jean-Paul Delevoye avait tent\u00e9 de rassurer les syndicats en envisageant d\u2019imposer la n\u00e9cessit\u00e9 de conserver en permanence 6 mois de r\u00e9serves financi\u00e8res,<\/span> comme c\u2019est le cas actuellement \u00e0 l\u2019Agirc-Arrco<\/span><\/a>. <\/span>\u201cL\u00e0-dessus non plus, nous n\u2019avons pas du tout \u00e9t\u00e9 entendus par le gouvernement. Et le pire, c\u2019est que sans r\u00e9serve, le r\u00e9gime sera d\u00e9s\u00e9quilibr\u00e9 et fragilis\u00e9 : les cadres sup\u00e9rieurs, qui paient aujourd\u2019hui des cotisations jusqu\u2019\u00e0 8 plafonds de la S\u00e9curit\u00e9 sociale (soit 320 000 euros bruts par an), devraient \u00e0 partir de 2025 ne payer que 3 plafonds. En r\u00e8gle g\u00e9n\u00e9rale, ce sont 300 000 personnes qui cotisent 4 milliards d\u2019euros par an, et qui ne le feront plus pour leurs caisses suppl\u00e9mentaires Agirc-Arrco. R\u00e9sultat, il faudra puiser dans les r\u00e9serves pour palier les d\u00e9ficits de cotisation, au lieu de constituer une s\u00e9curit\u00e9 en cas de crise \u00e9conomique\u201d<\/span><\/i>, explique Pierre Roger.<\/span><\/p> \u00a0<\/p> La CFE-CGC, qui se montrait jusqu\u2019ici simplement \u201cprudente\u201d, n\u2019h\u00e9site d\u00e9sormais plus \u00e0 qualifier la future r\u00e9forme de <\/span>\u201cdangereuse et inutile\u201d<\/span><\/i>.\u00a0<\/span><\/p> \u201cC\u2019est un syst\u00e8me qui se veut redistributif, mais qui p\u00e9nalisera une partie de la population, en particulier les cadres et les carri\u00e8res ascendantes. Nous serons les premiers perdants dans cette affaire, alors que nous n\u2019avons jamais demand\u00e9 \u00e0 moins cotiser\u201d<\/span><\/i>, indique Pierre Roger.\u00a0<\/span><\/p> Finalement,<\/span> le syndicat participera \u00e0 la journ\u00e9e interprofessionnelle du 17 d\u00e9cembre<\/span><\/a>, organis\u00e9e par la CGT, FO, la FSU et Solidaires. De son c\u00f4t\u00e9 l\u2019Ugict CGT, qui appelle \u00e9galement les cadres \u00e0<\/span> \u201cdescendre massivement dans la rue<\/span><\/i>\u201d,<\/span> condamne dans un communiqu\u00e9<\/span><\/a> \u201cl\u2019attitude du gouvernement, qui persiste et signe, poussant les ing\u00e9nieurs et les cadres vers la capitalisation\u201d.\u00a0<\/span><\/i><\/p> \u00a0<\/p>\u201cNous n\u2019avons pas du tout \u00e9t\u00e9 entendus\u201d<\/b><\/h3>
![\"retraite-cadres\"](\"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/wp-content\/uploads\/sites\/2\/2019\/07\/retraite-cadres.jpg\")
<\/p>\u201cLes cadres seront les premiers perdants dans cette affaire\u201d\u00a0<\/b><\/h3>
Le M\u00e9def \u201ccompte sur la responsabilit\u00e9\u201d du gouvernement<\/b><\/h3>