{"id":422,"date":"2012-10-16T15:15:39","date_gmt":"2012-10-16T13:15:39","guid":{"rendered":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/networking-girl\/"},"modified":"2023-07-18T10:01:25","modified_gmt":"2023-07-18T08:01:25","slug":"networking-girl","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/networking-girl\/","title":{"rendered":"Networking girl !"},"content":{"rendered":"

Nombre de r\u00e9seaux sont durant longtemps rest\u00e9s ferm\u00e9s aux femmes. Et m\u00eame lorsqu\u2019ils ne leur \u00e9taient pas tout bonnement interdits, celles qui avaient le r\u00e9flexe d\u2019en faire partie n\u2019\u00e9taient pas l\u00e9gion. Mais depuis quelques ann\u00e9es, les choses changent\u2026 Tout doucement.<\/span><\/p>

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Un petit salon, avec bar et fauteuils clubs\u2026 Des hommes qui y fument le cigare, d\u00e9gustent un whisky, parlent business et un peu sport, pendant que leur femme rest\u00e9e \u00e0 la maison s\u2019occupe de pr\u00e9parer le d\u00eener et couche les enfants. Voil\u00e0 l\u2019image des clubs \u201c\u00e0 l\u2019anglaise\u201d, qui a coll\u00e9 pendant bien longtemps aux cercles d\u2019affaires. Certes, la caricature est vieillissante (m\u00eame si elle correspond encore aux modes de fonctionnement de certains) et l\u2019imagerie v\u00e9hicul\u00e9e par les r\u00e9seaux a bien chang\u00e9. Toutefois, elle explique aussi en partie ce qui a pu \u00e0 un moment donn\u00e9 inciter les femmes \u00e0 construire leurs propres r\u00e9seaux. D\u2019ailleurs, comme le raconte Emmanuelle Gagliardi, auteur du Guide des clubs et r\u00e9seaux au f\u00e9minin<\/em> (\u00e9ditions Le Cherche-Midi) et fondatrice du Forum de la Mixit\u00e9 (qui se tiendra le 21 d\u00e9cembre prochain), certains cercles c\u00e9l\u00e8bres leur sont encore ferm\u00e9s. Elle cite le Jockey Club (seules sont tol\u00e9r\u00e9es \u00e0 franchir les portes, pour venir d\u00e9jeuner par exemple, les femmes et filles de membres), l\u2019Automobile Club de France (o\u00f9 les veuves et les \u00e9pouses de membres peuvent obtenir depuis peu une carte d\u2019invit\u00e9e comme le fait \u00e9galement remarquer Alain Marty, auteur du Guide du Networking <\/em>[\u00e9ditions du Rocher]), mais aussi le Cercle de l\u2019Union Interalli\u00e9e. En r\u00e9alit\u00e9, pour ce dernier, les choses sont tout de m\u00eame diff\u00e9rentes puisque la gent f\u00e9minine peut cette fois en \u00eatre membre. En revanche, les statuts du Cercle ne leur permettent pas d\u2019int\u00e9grer le Grand Conseil. \u201cIl s\u2019agit pourtant de r\u00e9seaux tr\u00e8s puissants aujourd\u2019hui en France<\/em>, commente-t-elle. Les clubs d\u2019affaires sont encore tr\u00e8s souvent des clubs d\u2019hommes\u201d<\/em>.<\/p>

Rien d\u2019\u00e9tonnant donc \u00e0 ce que les femmes prennent les choses en main. Mais n\u2019est-ce pas finalement une fa\u00e7on de r\u00e9pondre \u00e0 une forme de discrimination par une autre discrimination ? \u201cOn en reparlera quand il y aura autant de femmes que d\u2019hommes dans les postes \u00e0 responsabilit\u00e9 des entreprises<\/em>, r\u00e9pond sans complexe \u00c9velyne Platnic Cohen, PDG de Booster Academy, habitu\u00e9e des r\u00e9seaux. On ne va pas tirer sur l\u2019ambulance <\/em>quand on sait qu\u2019il n\u2019y a que 20 % de femmes dans les conseils d\u2019administration !\u201d<\/em><\/p>

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Avancer sur trois piliers<\/span><\/p>

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Comme Emmanuelle Gagliardi le rappelle, la carri\u00e8re se construit sur trois piliers : la formation, l\u2019exp\u00e9rience et le r\u00e9seau : \u201cPlus on avance dans sa carri\u00e8re, plus le troisi\u00e8me prend de l\u2019importance, voire surpasse les autres. Mais les femmes avancent uniquement sur deux piliers.\u201d<\/em><\/p>

En dehors du fait que certains r\u00e9seaux restent tr\u00e8s ferm\u00e9s, les femmes n\u2019ont pas toujours pris le temps d\u2019int\u00e9grer cette dimension dans leur journ\u00e9e de travail. \u201cCe que savent pourtant tr\u00e8s bien faire les hommes\u201d<\/em>, remarque-t-elle. Dans la mesure o\u00f9 c\u2019est encore fr\u00e9quemment \u00e0 elles d\u2019assumer une bonne partie des t\u00e2ches m\u00e9nag\u00e8res et de g\u00e9rer le quotidien avec leurs enfants\u2026 le troisi\u00e8me pilier trouve difficilement sa place dans une journ\u00e9e d\u00e9j\u00e0 bien remplie.<\/p>

Bien s\u00fbr, la soci\u00e9t\u00e9 et donc la donne changent. Mais pour la sp\u00e9cialiste, cela se fait sur un rythme encore lent : \u201cSouvent, les femmes changent leur fa\u00e7on de faire sur un mode de r\u00e9action, quand elles sont au pied du mur, tiraill\u00e9es entre la famille et le travail, vers 35-40 ans. C\u2019est souvent \u00e0 cet \u00e2ge qu\u2019elles commencent \u00e0 chercher de l\u2019aide aupr\u00e8s des r\u00e9seaux f\u00e9minins. Mais on est encore loin des r\u00e9seaux d\u2019affaires masculins.\u201d<\/em><\/p>

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Trouver une \u00e9coute<\/span><\/p>

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Le r\u00e9seau Accent sur Elles (lire l\u2019encadr\u00e9<\/em>) fait partie de ces lieux d\u2019entraide, o\u00f9 les femmes venues de diff\u00e9rents horizons peuvent se retrouver r\u00e9guli\u00e8rement et \u00e9changer librement sur les probl\u00e9matiques qu\u2019elles rencontrent dans la gestion de leur carri\u00e8re et dans la conciliation entre vies professionnelle et personnelle. Elles peuvent \u00e9galement faire remonter des initiatives pour que celles-ci soient mises en \u0153uvre dans l\u2019entreprise. \u201cIl y a des sujets qu\u2019il est bien d\u2019aborder entre femmes et d\u2019autres de fa\u00e7on mixte<\/em>, reste persuad\u00e9e Anne-Sophie Beraud, en charge du r\u00e9seau Accent sur Elles. C\u2019est d\u2019ailleurs pour cela que nous invitons les hommes \u00e0 certains \u00e9v\u00e9nements. Mais il y a des choses pour lesquelles cela sort beaucoup mieux uniquement entre femmes, parce qu\u2019il y a une sorte de bienveillance mutuelle. <\/em>Une esp\u00e8ce de solidarit\u00e9 se cr\u00e9e. Bien s\u00fbr, il ne faut pas \u00eatre candide non plus. C\u2019est aussi un moyen de faire du business !\u201d<\/em><\/p>

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Trouver des moyens d\u2019action<\/span><\/p>

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Qu\u2019ils soient internes ou externes aux entreprises, ces r\u00e9seaux repr\u00e9sentent selon Emmanuelle Gagliardi de v\u00e9ritables \u201csoupapes\u201d<\/em>, des sas de d\u00e9compression en somme : \u201cLes femmes peuvent se livrer entre elles sur leurs soucis professionnels et personnels, car souvent tout est li\u00e9 pour elles. Elles se retrouvent dans des situations d\u2019extr\u00eame fatigue et risquent de lever le pied sur leur carri\u00e8re : passer aux quatre cinqui\u00e8mes par exemple. Et puis, quand vous voyez que cela ne bouge pas trop dans les entreprises malgr\u00e9 les discours, que le plafond de verre est finalement en b\u00e9ton, l\u2019entraide est importante pour faire avancer les choses.\u201d<\/em><\/p>

Les r\u00e9seaux au f\u00e9minin ont donc cette particularit\u00e9 qu\u2019ils ont souvent une vocation presque militante ou politique : l\u2019id\u00e9e \u00e9tant de trouver les cl\u00e9s pour faire bouger les lignes. \u201cM\u00eame dans les r\u00e9seaux plus \u2018business\u2019 (r\u00e9seaux d\u2019entreprises ou de femmes qui exercent en lib\u00e9ral), il y a une partie qui est consacr\u00e9e \u00e0 la dimension de lobbying. Il y a toujours un champ d\u2019action de ce c\u00f4t\u00e9.\u201d<\/em><\/p>

L\u2019aspect \u201cexemples \u00e0 suivre\u201d est aussi tr\u00e8s important. Pouvoir dialoguer avec des mod\u00e8les qui ont su construire leur carri\u00e8re malgr\u00e9 les difficult\u00e9s rencontr\u00e9es compte \u00e9norm\u00e9ment.<\/p>

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Des horaires adapt\u00e9s<\/span><\/p>

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Pens\u00e9s par des femmes, pour des femmes, les r\u00e9seaux f\u00e9minins prennent beaucoup plus en compte les contraintes familiales. Si y participer demande bien \u00e9videmment d\u2019y consacrer du temps, de s\u2019investir pour apporter aux autres, pour cr\u00e9er des \u00e9v\u00e9nements et surtout pour \u00e9changer, les horaires sont g\u00e9n\u00e9ralement pr\u00e9vus pour ne pas trop empi\u00e9ter sur la vie personnelle. Certains organisent les rendez-vous au moment du petit-d\u00e9jeuner et d\u2019autres profitent plut\u00f4t du d\u00e9jeuner. Si cela demande un minimum d\u2019organisation, c\u2019est toujours plus simple que de passer toutes ses soir\u00e9es en cocktail.<\/p>

De nombreuses raisons peuvent donc inciter les femmes \u00e0 rejoindre un r\u00e9seau f\u00e9minin pour booster leur carri\u00e8re et prendre du recul. Mais cela ne signifie pas pour autant qu\u2019il faut s\u2019en contenter. \u201cIl faut des r\u00e9seaux de DRH, de journalistes\u2026 il faut tout ces r\u00e9seaux par secteur et un r\u00e9seau de femmes, parce que cela permet d\u2019\u00e9voquer des probl\u00e9matiques au f\u00e9minin, <\/em>commente Anne-Sophie Beraud.<\/p>

Un avis que partage Emmanuelle Gagliardi : \u201cLes deux sont n\u00e9cessaires, si vous voulez d\u00e9passer un certain stade. Vous avez besoin de r\u00e9seaux qui vous poussent, mais s\u2019il y a une majorit\u00e9 d\u2019hommes, ces derniers ne vont rien comprendre \u00e0 vos probl\u00e8mes de femmes de 35-40 ans. M\u00eame si la femme est un homme comme les autres, les hommes ne sont pas encore des femmes comme les autres. Ce qui va entra\u00eener un d\u00e9couragement. En parall\u00e8le, il est important de rejoindre des r\u00e9seaux purement \u2018business\u2019, o\u00f9 vous allez avec votre armure et vos cartes de visite. Mais commencer par un r\u00e9seau mixte est un peu p\u00e9rilleux.\u201d<\/em><\/p>

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