{"id":4255,"date":"2020-11-05T16:01:33","date_gmt":"2020-11-05T15:01:33","guid":{"rendered":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/teletravail-la-distance-accentue-les-risques-de-pratiques-addictives-au-travail\/"},"modified":"2023-07-18T10:09:47","modified_gmt":"2023-07-18T08:09:47","slug":"teletravail-la-distance-accentue-les-risques-de-pratiques-addictives-au-travail","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/teletravail-la-distance-accentue-les-risques-de-pratiques-addictives-au-travail\/","title":{"rendered":"T\u00e9l\u00e9travail : \u201cla distance accentue les risques de pratiques addictives au travail\u201c"},"content":{"rendered":"

Selon une \u00e9tude Odoxa pour GAE Conseil, 75 % des Fran\u00e7ais jugent que les\u00a0collaborateurs ayant une addiction risquent de la voir s\u2019aggraver du fait du t\u00e9l\u00e9travail, et 41 % des salari\u00e9s consid\u00e8rent quant \u00e0 eux, les pratiques addictives comme fr\u00e9quentes en t\u00e9l\u00e9travail, bien plus que sur le lieu de travail. Un challenge pour les managers, mais aussi les employeurs, dont la responsabilit\u00e9 peut \u00eatre engag\u00e9e.<\/h2>

<\/b>En avril dernier, lors de la premi\u00e8re vague de Covid-19, le cabinet GAE Conseil, sp\u00e9cialis\u00e9 dans la pr\u00e9vention des pratiques addictives au travail, avait publi\u00e9 une \u00e9tude sur la fa\u00e7on dont le confinement pouvait avoir un impact<\/a> sur les comportements addictifs des Fran\u00e7ais. Qu\u2019il s\u2019agisse de la consommation de produits psychoactifs ou d\u2019addictions comportementales (au travail, \u00e0 l\u2019hyperconnexion, au sport). L\u2019enqu\u00eate avait permis de constater qu\u2019avec le premier confinement, 38 % des Fran\u00e7ais avaient augment\u00e9 le temps pass\u00e9 sur les r\u00e9seaux sociaux, 1 fumeur sur 4 de cannabis avait augment\u00e9 sa consommation, 22 % des consommateurs de m\u00e9dicaments psychotropes avaient augment\u00e9 leur consommation d\u2019anxiolytiques ou de somnif\u00e8res, ou encore que plus d\u2019un Fran\u00e7ais sur deux avait augment\u00e9 son temps d\u2019utilisation des \u00e9crans. Les causes principales g\u00e9n\u00e9rant ces modifications de comportements \u00e9tant principalement l\u2019angoisse li\u00e9e \u00e0 l\u2019\u00e9pid\u00e9mie (50 %), l\u2019ennui (60 %) et la \u201cperte de rep\u00e8res\u201d<\/em> (55 %).<\/p>

\u201cNous avions aussi constat\u00e9 que 22 % des actifs consid\u00e9raient alors qu\u2019une surcharge de travail, issue du t\u00e9l\u00e9travail, en \u00e9tait aussi responsable\u201d,<\/em> note Alexis Peschard, pr\u00e9sident de GAE Conseil et addictologue. En septembre 2020, le cabinet a alors men\u00e9 une seconde \u00e9tude avec Odoxa sur le travail \u00e0 distance, vivement encourag\u00e9 actuellement par le gouvernement. Constat de cette enqu\u00eate : le travail \u00e0 distance \u201caccentue les risques de pratiques addictives\u201d,<\/em> qui sont plus fr\u00e9quentes \u00e0 domicile que dans les locaux de l\u2019entreprise.<\/p>

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LIRE AUSSI<\/strong> :\u00a0H\u00e9l\u00e8ne L\u2019Heuillet : \u201cLe burn-out en chambre n\u2019est pas une vue de l\u2019esprit !\u201d<\/a><\/h5>

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Des produits psychoactifs au workaholisme<\/h3>

\u201cPour la majorit\u00e9 des Fran\u00e7ais (75 %), le t\u00e9l\u00e9travail entra\u00eene un risque accru d\u2019addictions. Qu\u2019il s\u2019agisse d\u2019hyperconnexion et de \u201cworkaholisme\u201d\u00a0(81 %) ou de consommation de tabac ou d\u2019alcool (70 %)\u201d<\/em>, explique Alexis Peschard. Selon l\u2019\u00e9tude du cabinet, 60 % des t\u00e9l\u00e9travailleurs consid\u00e8rent notamment que le travail \u00e0 distance pr\u00e9sente des risques pour la sant\u00e9 physique et psychologique. \u201cL\u2019isolement g\u00e9n\u00e9r\u00e9 par le t\u00e9l\u00e9travail est responsable du risque accru d\u2019addiction aux produits psychoactifs. Mais le stress et l\u2019hyperconnexion caus\u00e9s par le travail \u00e0 distance sont aussi \u00e0 l\u2019origine d\u2019une addiction au travail pour 61 % de ceux qui le pratiquent\u201d,<\/em> observe le pr\u00e9sident de GAE Conseil. Selon lui, \u201c\u00eatre r\u00e9actif, rapide et connect\u00e9 est bien vu dans le monde du travail. Et le sujet du workaholisme est encore tr\u00e8s peu au c\u0153ur des pr\u00e9occupations des entreprises\u201d.<\/em><\/p>

En mati\u00e8re d\u2019organisation, de management et de sant\u00e9\u00a0au travail, 82 % des Fran\u00e7ais attendent un accompagnement et un soutien de leur entreprise. Selon l\u2019\u00e9tude de GAE Conseil, ils sont \u201cd\u00e9munis sur la pr\u00e9vention \u00e0 distance\u201d<\/em> des addictions. Ainsi, 80 % pensent que le t\u00e9l\u00e9travail rend \u201cplus difficile\u201d<\/em>\u00a0la d\u00e9tection par les managers et les RH des conduites addictives.<\/p>

\u201cSur le lieu de travail, les salari\u00e9s doivent adopter des strat\u00e9gies pour rendre leur d\u00e9pendance ind\u00e9tectable, avec la crainte d\u2019\u00eatre vus et sanctionn\u00e9s. Ils consomment par exemple de l\u2019alcool hors du temps de travail. Mais \u00e0 distance, il n\u2019y a plus la barri\u00e8re du regard de l\u2019autre, la fronti\u00e8re entre vie personnelle et vie professionnelle est gomm\u00e9e, et l\u2019addiction est largement moins visible. Sauf dans de rares cas, par exemple lors de visioconf\u00e9rences inopin\u00e9es\u201d,<\/em> explique Alexis Peschard.<\/p><\/blockquote>

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LIRE AUSSI<\/strong> :\u00a0T\u00e9l\u00e9travail : \u201cIl faut adopter sans tarder une politique de pr\u00e9vention massive\u201d<\/a><\/h5>

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Un sujet tabou qui freine les managers<\/h3>

Du c\u00f4t\u00e9 des managers, 77 % consid\u00e8rent qu\u2019ils doivent \u201credoubler de vigilanc<\/em>e\u201d pour s\u2019assurer qu\u2019un t\u00e9l\u00e9travailleur n\u2019ait pas de pratique addictive. \u201cMais ils sont aussi 72 % \u00e0 consid\u00e9rer\u00a0que la distance rend plus difficile le fait d\u2019aborder le sujet avec les salari\u00e9s d\u00e9pendants\u201d,<\/em> constate l\u2019addictologue. \u201cCe constat est alarmant, car ni les salari\u00e9s non d\u00e9pendants, ni les managers, ni les dirigeants, n\u2019en ont forc\u00e9ment conscience\u201d,<\/em> ajoute-t-il.<\/p>

Le pr\u00e9sident de GAE Conseil rappelle en outre que \u201cce qui s\u2019exporte du lieu de travail au domicile\u201d<\/em>, c\u2019est la responsabilit\u00e9 qui incombe aux employeurs : \u201cl\u2019obligation de s\u00e9curit\u00e9 et de protection des travailleurs leur impose de pr\u00e9venir ces risques. Car ils seront responsables s\u2019il y a un accident, y compris \u00e0 distance, dans la mesure o\u00f9 les salari\u00e9s sont en t\u00e9l\u00e9travail.\u201d<\/em> Mais il constate que \u201cbien trop d\u2019entreprises ne savent ni parler du sujet de l\u2019addiction, ni l\u2019identifier, car il s\u2019agit d\u2019un sujet tabou\u201d.<\/em> Par peur d\u2019entrer dans la sph\u00e8re intime des collaborateurs, d\u2019\u00eatre \u201cper\u00e7us comme invasifs\u201d<\/em> ou de \u201cporter pr\u00e9judice \u00e0 leurs carri\u00e8res\u201d,<\/em> de nombreux managers et DRH \u201c\u00e9vitent d\u2019aborder le sujet avec eux\u201d,<\/em> \u00e0 moins de \u201cles prendre sur le fait\u201d<\/em>.
\n\u00a0<\/p>

\u201cIl ne faut pas tourner autour du pot\u201d<\/h3>

Comment prendre en charge au mieux un salari\u00e9 d\u00e9pendant ? \u201cD\u2019abord en organisant un entretien avec lui, en toute bienveillance, sans jugement, avec empathie, et surtout en toute honn\u00eatet\u00e9 : pas besoin de tourner autour du pot, sans quoi le collaborateur ne comprendra pas le message et n\u2019acceptera pas pleinement l\u2019aide de l\u2019entreprise\u201d,<\/em> indique Alexis Peschard. Ensuite, en l\u2019orientant vers le service sant\u00e9 au travail, RH, ou de l\u2019action sociale de l\u2019entreprise, ainsi qu\u2019en mettant en place une ligne d\u2019\u00e9coute ou un accompagnement avec des sp\u00e9cialistes de l\u2019addiction.<\/p>

D\u2019un point de vue plus global, les employeurs devront \u201cadapter leurs r\u00e8glements int\u00e9rieurs et leurs documents uniques d\u2019\u00e9valuation des risques professionnels, en prenant en compte le t\u00e9l\u00e9travail et les risques inh\u00e9rents, dont ceux de l\u2019addiction\u201d, c<\/em>onseille Alexis Peschard.<\/p><\/blockquote>

Reste la question de la formation (continue ou initiale) des managers. \u201cAujourd\u2019hui, ils ne sont pas form\u00e9s, ou pas suffisamment, aux r\u00e9ponses \u00e0 donner aux probl\u00e8mes d\u2019addictions, notamment \u00e0 distance. Au-del\u00e0 de ce que des cabinets comme le notre font sur le terrain, au sein des entreprises, aupr\u00e8s des encadrants, cette dimension-l\u00e0 devrait \u00eatre prise en compte d\u00e8s la formation initiale, dans les \u00e9coles de management et d\u2019ing\u00e9nieurs. Malheureusement, tr\u00e8s peu d\u2019entre elles prennent ce sujet en compte dans leurs cursus\u201d,<\/em> remarque l\u2019addictologue.
\n\u00a0<\/p>

\u00c0 NOTER <\/strong>: GAE Conseil propose un guide pratique pour les managers et les employeurs<\/a>.<\/h5>

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