Prendre le pouls de l\u2019inclusion des personnes LGBT+<\/strong>, tel est l\u2019objectif du barom\u00e8tre de l\u2019association L\u2019Autre Cercle. La 3e \u00e9dition*, publi\u00e9e vendredi 3 juin 2022 et r\u00e9alis\u00e9e en partenariat avec l\u2019Ifop, EY et Orange, dresse un panorama peu glorieux de l\u2019inclusion en entreprise. Un tiers des LGBT+ affirment en effet avoir subi au moins une agression LGBTphobe sur leur lieu de travail\u00a0(30% en 2022 contre 26% en 2020). A cela s\u2019ajoute une hausse des discriminations<\/strong>\u00a0: 16 % des r\u00e9pondants d\u00e9clarent avoir subi une mise \u00e0 l\u2019\u00e9cart des autres salari\u00e9s et ils sont 26 % \u00e0 d\u00e9noncer des discriminations de la part de leur direction (soit + 6 points par rapport \u00e0 2020). Une situation qui s\u2019ancre dans le temps puisque 20 % des LGBT+ affirment connaitre des in\u00e9galit\u00e9s dans le d\u00e9roulement de leur carri\u00e8re.<\/p> Le barom\u00e8tre tient \u00e9galement \u00e0 souligner les diff\u00e9rences de perception<\/strong> entre les LGBT+ et les non LGBT+. Ces derniers affirment, \u00e0 34 %, n\u2019avoir jamais entendu de remarques discriminatoires, \u00e0 l\u2019inverse de 55 % des LGBT+. L\u2019environnement de travail, son ambiance sont ainsi sous-estim\u00e9s, ce qui impose aux LGBT+ de se rendre invisibles<\/strong>. Dans ce ph\u00e9nom\u00e8ne d\u2019autocensure, l\u2019invisibilit\u00e9 diminue \u00e0 mesure de la progression dans l\u2019\u00e9chelle sociale\u00a0: dans les postes d\u2019ouvriers et techniciens, ils sont 42 % \u00e0 ne rien vouloir d\u00e9voiler de leur vie personnelle, contre 65 % de ceux qui occupent une profession intellectuelle sup\u00e9rieure. Dans le quotidien des LGBT+, cela revient \u00e0 taire l\u2019identit\u00e9 de son conjoint ou de sa compagne, voire \u00e0 renoncer \u00e0 participer \u00e0 un \u00e9v\u00e9nement organis\u00e9 par des coll\u00e8gues ou par leur entreprise. Pourquoi\u00a0? Parce qu\u2019ils veulent tout simplement \u00a0pr\u00e9server leur \u00e9volution de carri\u00e8re<\/strong> et assurer leur bien-\u00eatre quotidien au travail\u2026 \u00ab\u00a0Il est primordial de lib\u00e9rer\u00a0la parole pour mettre en visibilit\u00e9 ces diff\u00e9rences de perception\u00a0<\/em>\u00bb, insiste Delphine Pouponneau, directrice diversit\u00e9 et inclusion pour le groupe Orange, qui participe \u00e0 la conf\u00e9rence de pr\u00e9sentation du barom\u00e8tre.\u00a0Dans ce long chemin \u00e0 accomplir, un levier\u00a0: \u00e9tablir un climat de confiance dans l\u2019entreprise. \u00ab\u00a0Le r\u00f4le du manager de proximit\u00e9 est alors essentiel pour cr\u00e9er un cadre de confiance, ou recadrer voire sanctionner si besoin les propos ou les actes LGBTphobes\u00a0<\/em>\u00bb, glisse Delphine Pouponneau.<\/p> Pour autant, des entreprises ont tent\u00e9 de faire un pas en avant en signant la charte d\u2019engagement LGBT+<\/strong> [cr\u00e9\u00e9e en 2012 \u00e0 l\u2019initiative de l\u2019Autre Cercle et d\u2019Accenture, elle fixe les bonnes pratiques \u00e0 adopter au sein des organisations pour lutter contre les discriminations li\u00e9es \u00e0 l\u2019orientation sexuelle des salari\u00e9s]. Un chiffre se veut confiant\u00a0: 61 % des LGBT+ travaillant dans une entreprise signataire sont visibles aupr\u00e8s de leurs coll\u00e8gues, ce qui repr\u00e9sente 10 points suppl\u00e9mentaires par rapport \u00e0 l\u2019\u00e9chantillon national. Pourtant l\u00e0 encore, le vernis craquelle. Il y a un d\u00e9calage<\/strong>\u00a0: entre le fait de signer un tel engagement et la r\u00e9alit\u00e9. \u00ab\u00a0Certes il y a des \u00e9volutions encourageantes, un soutien massif \u00e0 la signature de la charte, 83 % des salari\u00e9s appr\u00e9ciant le fait que leur entreprise se soit engag\u00e9e. Mais m\u00eame au sein des entreprises signataires, le silence reste trop pr\u00e9sent\u00a0<\/em>\u00bb, pointe Fr\u00e9d\u00e9ric Dabi, directeur g\u00e9n\u00e9ral de l\u2019Ifop. En effet, dans ces organisations, 4 salari\u00e9s sur 10 ayant subi une agression physique ou verbale pr\u00e9f\u00e8rent se taire. \u00ab\u00a0Les choses progressent, mais l\u2019\u00e9volution culturelle est encore trop lente<\/em> \u00bb, d\u00e9plore Fr\u00e9d\u00e9ric Dabi. Pour les LGBT+ travaillant dans ces organisations, les discriminations LGBTphobes sont le fait de leur environnement imm\u00e9diat. Les moqueries d\u00e9sobligeantes ou les propos vexants proviennent \u00e0 64% des coll\u00e8gues et \u00e0 31% des sup\u00e9rieurs hi\u00e9rarchiques. La solution qu\u2019\u00e9voque Delphine Pouponneau\u00a0? \u00ab\u00a0Cr\u00e9er une communaut\u00e9 d\u2019alli\u00e9s, donc non LGBT, qui souhaiteraient \u00eatre form\u00e9s et qui s\u2019exprimeraient pour plus d\u2019\u00e9galit\u00e9 des LGBT+<\/em>\u00a0\u00bb, propose-t-elle. Et permettre, ainsi, de d\u00e9construire les st\u00e9r\u00e9otypes<\/strong> et de cr\u00e9er un climat bienveillant et inclusif<\/a>.<\/p> \u00a0<\/p> *M\u00e9thodologie<\/em><\/p> Questionnaire en ligne, r\u00e9alis\u00e9 du 22 avril au 25 mai 2021 aupr\u00e8s de 1 068 salari\u00e9s LGBT (homosexuelles, bisexuelles et transgenres) et du 24 janvier au 11 f\u00e9vrier 2022 aupr\u00e8s d\u2019un \u00e9chantillon de 29 979 salari\u00e9s et agents travaillant dans les organisations signataires de la Charte d\u2019Engagement LGBT+ de L \u2019Autre Cercle.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Selon le 3e barom\u00e8tre de l\u2019Autre Cercle, d\u00e9voil\u00e9 vendredi 3 juin 2022, les agressions LGBTphobes progressent et l\u2019inclusion des homosexuelles, bisexuelles et transgenres n\u2019est toujours pas effective au sein des entreprises.Prendre le pouls de l\u2019inclusion des personnes LGBT+, tel est l\u2019objectif du barom\u00e8tre de l\u2019association L\u2019Autre Cercle. 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Lire aussi<\/strong> : Le bien-\u00eatre de chacun, la performance pour tous<\/a><\/h5>
Des intentions inclusives qui refl\u00e8tent pas la r\u00e9alit\u00e9 du terrain<\/h3>