{"id":654,"date":"2015-11-30T09:41:17","date_gmt":"2015-11-30T08:41:17","guid":{"rendered":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/la-robotisation-menace-t-elle-nos-emplois\/"},"modified":"2023-07-18T10:01:44","modified_gmt":"2023-07-18T08:01:44","slug":"la-robotisation-menace-t-elle-nos-emplois","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/courriercadres.cosavostra.com\/la-robotisation-menace-t-elle-nos-emplois\/","title":{"rendered":"La robotisation menace-t-elle nos emplois ?"},"content":{"rendered":"
Les machines ont d\u00e9j\u00e0 commenc\u00e9 \u00e0 remplacer les hommes dans leur travail. Faut-il pour autant s\u2019inqui\u00e9ter pour notre avenir professionnel ? Le fait est que l\u2019apparition des robots dans notre quotidien cr\u00e9e de nouveaux besoins qui transforment l\u2019emploi des humains peut-\u00eatre plus qu\u2019il ne le fait dispara\u00eetre. Par Emmanuel Stanislas, fondateur de Cl\u00e9mentine.<\/strong><\/p> \u00a0<\/p> En 1850, la r\u00e9volution industrielle voyait la naissance des machines. Aujourd\u2019hui, la r\u00e9volution num\u00e9rique place les ordinateurs aux c\u00f4t\u00e9s des travailleurs. Le ph\u00e9nom\u00e8ne n\u2019est pas nouveau, mais son ampleur annonce des transformations massives de la soci\u00e9t\u00e9, notamment en mati\u00e8re d\u2019emploi. Dans tous les secteurs de l\u2019\u00e9conomie, la robotisation transforme le march\u00e9 du travail. Elle a surtout pour effet de d\u00e9truire des emplois. Pour l\u2019\u00e9conomiste autrichien Joseph Schumpeter, toute r\u00e9volution commence par faire diminuer l\u2019emploi. En effet, une innovation chamboule la production. C\u2019est pourquoi les chevaux sont aujourd\u2019hui tr\u00e8s peu nombreux pour tirer les voitures. Dans un second temps, les nouvelles techniques cr\u00e9ent de nouveaux emplois pour soutenir leur d\u00e9veloppement. C\u2019est la th\u00e9orie de la destruction cr\u00e9atrice. Elle s\u2019est appliqu\u00e9e jusqu\u2019\u00e0 pr\u00e9sent. Or, pour certains, le num\u00e9rique ne produit pas autant d\u2019emplois qu\u2019il en d\u00e9truit. C\u2019est ce que soutient Daniel Cohen, auteur de Le monde est clos et le d\u00e9sir infini[1]. Il explique que des entreprises comme Facebook ou Apple ne cr\u00e9ent qu\u2019un tiers des emplois d\u2019une entreprise automobile par exemple.<\/p> \u00a0<\/p> Les cons\u00e9quences sont plus extr\u00eames pour le cabinet Rolland Berger qui pr\u00e9dit que le num\u00e9rique sera \u00e0 l\u2019origine de la perte de trois millions de postes \u00e0 l\u2019horizon 2025. Plus pessimistes encore, Philippe Escande et Sandrine Cassini estiment qu\u2019un emploi sur trois dispara\u00eetra[2]. Daniel Cohen est le plus d\u00e9faitiste puisqu\u2019il avance le chiffre de deux professeurs d\u2019Oxford, Carl Frey et Michael Osbourne qui, en 2013, estimaient une baisse de postes de 47 %. Pourtant, le tableau n\u2019est pas tout noir. Dans l\u2019\u00e9tude \u201cThe Future Of Jobs, 2025: Working Side By Side With Robots\u201d, le cabinet de recherche Forrester soutient que la num\u00e9risation de l\u2019\u00e9conomie entra\u00eenera plut\u00f4t une mutation des m\u00e9tiers qu\u2019une destruction pure et simple. En effet, si certains postes dispara\u00eetront, tout comme les mar\u00e9chaux-ferrants il y a un si\u00e8cle, le march\u00e9 du travail s\u2019adaptera aux innovations. Ainsi, de nouveaux emplois seront cr\u00e9\u00e9s tout au long du processus de la production de robots et automates. Des ing\u00e9nieurs qui con\u00e7oivent les machines aux op\u00e9rateurs qui les manipulent en passant par la maintenance qui les entretiennent, la main et surtout le cerveau de l\u2019Homme sont indispensables \u00e0 la robotique. C\u2019est notamment l\u2019enseignement des premiers mois d\u2019exp\u00e9rimentation avec Zora, le robot de compagnie de la maison de retraite Les Balcons de Tivoli, au Bouscat pr\u00e8s de Bordeaux. Loin d\u2019\u00eatre enti\u00e8rement autonome, celui-ci n\u00e9cessite l\u2019utilisation d\u2019une tablette par l\u2019\u00e9quipe de soin afin de fonctionner. Le temps du ch\u00f4mage technique est encore loin.<\/p> \u00a0<\/p> Thomas Frey, chercheur au sein du think tank futuriste DaVinci Institute du Colorado, explique que \u201c60 % des m\u00e9tiers qui fa\u00e7onneront l\u2019avenir n\u2019ont pas encore \u00e9t\u00e9 invent\u00e9s\u201d. En effet, qui s\u2019imaginait il y a encore 10 ans, concepteur d\u2019application mobile ? Les technologies se d\u00e9veloppant sans cesse, les m\u00e9tiers \u00e9voluent \u00e9galement. L\u2019agence new-yorkaise Sparks & Honey a ainsi imagin\u00e9 les professions que l\u2019on pourrait voir appara\u00eetre. Si certaines paraissent farfelues, d\u2019autres sont beaucoup plus d\u2019actualit\u00e9. L\u2019av\u00e8nement des drones a par exemple cr\u00e9\u00e9 de nouveaux besoins. Les applications commerciales et militaires de ces petits appareils a\u00e9riens n\u00e9cessitent des op\u00e9rateurs et des pilotes au sol. De m\u00eame que le march\u00e9 grandissant des robots domestiques multipliera les vendeurs experts en technologie afin d\u2019aiguiller les consommateurs vers l\u2019appareil qui leur conviendra. Les services \u00e0 la personne auront \u00e9galement leur \u00e9volution avec la naissance d\u2019imprimantes 3D, de t\u00e9l\u00e9-chirurgiens ou encore de m\u00e9morialistes num\u00e9riques charg\u00e9s de proposer un service de souvenir post-mortem en ligne.<\/p> \u00a0<\/p> Enfin, la robotique pr\u00e9sente un b\u00e9n\u00e9fice non-n\u00e9gligeable : elle est tr\u00e8s rentable. Entre le gain de productivit\u00e9 et la baisse des co\u00fbts, l\u2019automatisation de l\u2019\u00e9conomie a permis 30 milliards d\u2019euros de recettes fiscales et d\u2019\u00e9conomies budg\u00e9taires. 30 milliards d\u2019euros ont ainsi pu \u00eatre allou\u00e9s \u00e0 l\u2019investissement. Et le consommateur n\u2019est pas en reste puisqu\u2019il pourrait profiter de 13 millions d\u2019euros de pouvoir d\u2019achat. L\u2019uberisation de l\u2019\u00e9conomie, c\u2019est-\u00e0-dire la naissance de soci\u00e9t\u00e9s qui proposent les m\u00eames produits ou services en ligne \u00e0 des prix plus comp\u00e9titifs, est globale. Elle touche tous les secteurs et tous les acteurs de l\u2019\u00e9cosyst\u00e8me. Le ph\u00e9nom\u00e8ne d\u00e9coule de la num\u00e9risation de la soci\u00e9t\u00e9. Ce raz-de-mar\u00e9e digital transforme et continuera de transformer en profondeur notre rapport aux objets, aux personnes et au travail. Si certains m\u00e9tiers vont dispara\u00eetre in\u00e9vitablement, d\u2019autres appara\u00eetront pour concevoir, entretenir et faire fonctionner les nouvelles techniques et technologies qui nous entourent. Le futur est d\u00e9j\u00e0 l\u00e0, c\u2019est une r\u00e9alit\u00e9. Aujourd\u2019hui l\u2019enjeu consiste pour nous \u00e0 en tirer le meilleur parti, comme consommateur bien s\u00fbr, mais surtout comme citoyen, devant rester attentif \u00e0 son employabilit\u00e9, \u00e0 son indispensable capacit\u00e9 \u00e0 trouver sa place sur le march\u00e9 du travail de demain. Il en est de notre responsabilit\u00e9 individuelle. Pour cela, il faut commencer par voir et accepter le monde tel qu\u2019il est.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Les machines ont d\u00e9j\u00e0 commenc\u00e9 \u00e0 remplacer les hommes dans leur travail. Faut-il pour autant s\u2019inqui\u00e9ter pour notre avenir professionnel ? 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