Entreprise

Xavier Niel : l’entrepreneur avec lequel les Français se verraient le plus travailler

S’ils devaient choisir un entrepreneur à succès pour se lancer dans un business, les Français choisiraient Xavier Niel, le patron d’Iliad, selon une étude Hiscox.

Quel entrepreneur français à succès choisiriez-vous pour lancer un business ? À cette question, les Français répondent en priorité Xavier Niel, PDG d’Iliad. C’est ce que révèle une étude réalisée par Hiscox et Ifop, dont les résultats paraîtront en intégralité au mois de septembre.

Ventes privées, Blablacar
Les autres entrepreneurs privilégiés par les répondants pour lancer une entreprise sont Jacques-Antoine Granjon, fondateur et PDG de Ventes-privees.com, et Frédéric Mazzella, fondateur de Blablacar*.
L’enquête révèle encore qu’un Français sur trois serait prêt à se lancer dans l’entrepreneuriat. Les domaines privilégiés sont le tourisme et les loisirs, suivis des services à la personne et des nouvelles technologies.

* Retrouver ici notre interview de Frédéric Mazzella parue dans le magazine de mai 2015.

 

Xavier Niel, par tous les chemins…*

En 2013, il était le 10e des milliardaires français, selon le magazine Challenges. Xavier Niel a grandi à Créteil, auprès d’un père responsable des brevets d’une entreprise de chimie pharmaceutique et d’une mère comptable. Comme le résume le journaliste Gilles Sengès : “À l’instar d’autres entrepreneurs à succès avant lui, le fondateur d’Iliad-Free a emprunté, en partant du bas de l’échelle, des chemins de traverse et joué des coudes pour faire de son groupe le numéro deux français de la téléphonie mobile.” Animé par le désir de gagner beaucoup d’argent, c’est sous le sapin de Noël familial de l’année 1981 qu’il en trouve le moyen : un ordinateur personnel Sinclair ZX81, la porte du Minitel. Il se passionne alors pour l’informatique, apprend à bidouiller le réseau et se lance dans les affaires dès l’âge de 16 ans. Il ne poussera pas ses études plus loin que le bac. Par le biais de rencontres, et grâce à ses capacités techniques, il aiguise ses premières armes avec le Minitel Rose, notamment auprès de la société Fermic. Cette aventure, à laquelle s’adossent des investissements dans des sex-shops, l’emmèneront plus tard à se confronter à la justice. Dès le début des années 1990, il rachète 50 % des parts de la société qui est alors rebaptisée Iliad. Au même moment, Xavier Niel commence à s’intéresser à Internet. Il joue d’abord le rôle de Business Angel dans le dévelop­pement de Worldnet, un des premiers fournisseurs d’accès grand public à Internet en France. Il diversifie en parallèle ses activités sur le Minitel et reconvertit peu à peu ses services sur le Web. Ce développement est constamment bousculé par des batailles judiciaires, notam­ment à l’initiative de France Télécom.

Proposer une offre complète
La révolution d’Iliad s’opère avec l’apparition de l’ADSL. Xavier Niel, qui pressent le potentiel à en tirer, se voit attribuer des licences pour déployer un réseau et fournir des services de télécommunication au public. Au tournant des années 2000 et de la montée en puissance d’Internet, la force de Xavier Niel est de développer son affaire en sachant s’entourer. “Je m’appuie sur des gens qui savent faire tout ce que je ne sais pas faire”, déclare-t-il dans l’émission Dessine-moi un décideur*. La philosophie d’Iliad repose alors sur un concept : ne pas avoir à faire appel à des solutions extérieures. “Dès que des besoins sont identifiés, il se crée en interne une société.”* C’est alors que s’engagent les poursuites judiciaires sur son passé entrepreneurial “olé olé”. Xavier Niel est condamné pour recèle d’abus de biens sociaux et passe même par la case prison. Mais rien n’empêche Iliad de poursuivre son ascension guerrière. Progressivement, l’entreprise développe le triple play, devient le 2e fournisseur d’accès à Internet en France, entre en Bourse, rachète des sociétés… La dernière grande bataille a consisté à obtenir la quatrième licence mobile, ce qui est fait en décembre 2009. Non content d’avoir bouleversé l’équilibre du monde de la téléphonie, Xavier Niel investit dans la presse (contributeur de la société des amis de Mediapart, actionnaire du Monde en 2010) et crée 42, une école d’informatique gratuite. Il investit aujourd’hui dans des start-up du numérique en France et à l’étranger.
* Xavier Niel, l’homme free, Michel de Maule, 2012.
** Article paru dans le Courrier cadres de Février 2014.
 

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