Ce jeudi 25 janvier, dans Cash Investigation, les témoignages de salariés tombés malades à cause de leur travail se succèdent et sont tous aussi poignants les uns que les autres. Chaque année, ils sont des dizaines de milliers de français à être abandonnés par leur employeur après avoir contracté une maladie. Elles prennent de nombreuses formes (problème oculaire, épaule douloureuse, burn-out), voire conduisent parfois à la mort (problème respiratoire sévère, cancer incurable). Si les entreprises sont supposées reconnaître les maladies professionnelles de leurs salariés afin qu’ils touchent des indemnités (frais de santé pris en charge à 100 % et perception de plusieurs centaines d’euros par mois à vie, versés par l’assurance accidents du travail et maladies professionnelles), beaucoup se déresponsabilisent !
C’est le cas notamment d’un géant français du béton selon Cash Investigation. Dans l’enquête menée tout au long de cette émission, le journaliste François Cardona dénonce l’exposition à la silice de près d’un million de salariés sur les chantiers. Henri Bastos, Directeur à l’Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale (ANSES), avait pourtant alertait dès 2019, après deux ans de travail avec d’autres chercheurs et scientifiques, rappelant les dangers de cette poussière hautement toxique. 5 ans plus tard, la règlementation de l’entreprise pointée du doigt n’a pas changé : le port du masque n’est ni recommandé, encore moins obligatoire, et les infections pulmonaires ne sont pas mentionnées dans les risques encourus.
Face à ce manque d’équipements pour le personnel, Olivier Dussopt, ministre du Travail au moment du tournage de Cash Investigation, dit ne « pas être surpris, mais très fâché » par cette situation qui doit « devenir une priorité en 2024 ». Il incite les entreprises « à arrêter le chantier » tant que tous les ouvriers ne sont pas protégés. Mais dans les faits, comme l’illustre l’exemple précédent, ce n’est pas une réalité…
Exploitation de travailleurs handicapés
Autre problème ? Les dérives liés au travailleurs handicapés. Il sont près de 3 millions en France, dont 120.000 souffrent de handicaps physiques ou psychiques lourds. Ces derniers travaillent dans près de 1 400 établissements de service d’aide par le travail (ESAT) leur permettant de se réinsérer sur le marché du travail en bénéficiant – en théorie – d’un accompagnement médico-social. Or, François Cardona a découvert que certaines structures se sont transformées en sous-traitants bon marché de grandes entreprises, dont un mastodonte français de l’énergie. Avec des conséquences dramatiques, comme des agressions verbales, une course effrénée aux résultats ou encore des douleurs liées à des gestes répétitifs. Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, reconnaît que derrière ce système supposé inscrire « les entreprises dans un cercle vertueux » se cache de possibles « brebis galeuses ».
Tous les actifs – travaillant dans le secteur du BTP ou non – ont intérêt à regarder cette émission édifiante : non seulement pour prendre conscience des risques physiques et psychiques que peut engendrer un travail trop intense, des lourdes conséquences à assumer en cas de maladie avérée, et du parcours du combattant qui s’en suit pour obtenir gain de cause auprès de l’employeur. Mais aussi, de l’importance de préserver sa santé lorsque ce dernier ne respecte pas l’intégrité des collaborateurs. Pour éviter de faire face à de tristes injustices, nous ne devons pas fermer les yeux sur des conditions de travail dégradées, mais alerter collectivement les supérieurs hiérarchiques. Ce documentaire rappelle qu’aucun travail ne mérite de perdre sa santé. Les postes sont nombreux, mais la santé, elle, est unique et précieuse.
Alors qui pour protéger ces salariés ? Ont-ils les moyens de se défendre ? Comment vivent-ils avec cette maladie non reconnue ? Réponse dans « Travail de malade, malade du Travail » de Cash Investigation.
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*Ce numéro inédit de Cash Investigation, produit par Premières Lignes et présentée par Elise Lucet, est diffusé ce jeudi 25 janvier à 21h10 sur France 2, suivi d’un grand débat avec des invités de tous horizons.
